Les Bourses européennes ont fini en baisse vendredi et à Wall Street, deux des trois indices étaient également dans le rouge en fin de matinée à New York dans une séance volatile marquée par la publication de résultats contrastés des géants américains de la finance, de tensions géopolitiques au Moyen-Orient et d’interrogations sur la trajectoire des taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 1,42% à 7.003,53 points. Le Footsie britannique a cédé 0,59% et le Dax allemand a abandonné 1,55%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,48%, le FTSEurofirst 300 de 0,87% et le Stoxx 600 de 0,98%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 0,80%, tandis que le Stoxx 600 est parvenu à enregistrer un modeste gain de 0,96%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,14%, tandis que le Standard & Poor’s 500 recule de 0,40% et le Nasdaq de 1,12%.
L’indice CBOE de la volatilité à Wall Street est monté à un sommet d’une semaine, à 19,44 points.
Si les publications trimestrielles de JPMorgan Chase, Wells Fargo(+3,48%) et Citigroup (+2,71%), aidées par le niveau élevé des taux d’intérêt, ont été saluées, celle de BlackRock (-1,18%) a revanche déçu, le gestionnaire d’actifs ayant accusé une forte baisse de ses entrées nettes au troisième trimestre.
Les résultats solides des grandes banques américaines ont permis aux trois principaux indices à Wall Street d’ouvrir dans le vert, mais la tendance s’est retournée au fil de la séance.
Selon certains analystes, les résultats des banques pourraient pâtir d’une baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) l’an prochain alors qu’une adjudication de 30 ans mitigée du Trésor met actuellement les rendements obligatoires sous pression.
Aux inquiétudes sur les taux s’ajoutent les tensions au Moyen-Orient alors qu’Israël poursuit ses représailles contre la bande de Gaza. Selon des sources, Israël a aussi frappé un poste de l’armée libanaise après une incursion armée présumée.
Pour le directeur général de JPMorgan, Jamie Dimon, plusieurs facteurs géopolitiques, dont la guerre en Ukraine et le conflit en Israël, pourraient maintenir l’inflation à des niveaux élevés.
« Il s’agit peut-être de la période la plus dangereuse que le monde ait connue depuis des décennies », a-t-il déclaré.
VALEURS EN EUROPE
Dans ce contexte de tensions géopolitiques, les valeurs de la défense ont été recherchées, permettant notamment au groupe français Thales de prendre 1,12% et à l’allemand Rheinmetall de gagner 0,19% malgré un repli généralisé des indices en Europe.
Sartorius a plongé de 16,74% après un abaissement de ses prévisions de chiffre d’affaires et de marge ajustée pour cette année.
British American Tobacco a reflué de 3,54% après une interdiction de commercialisation aux Etats-Unis de certains parfums de vapotage de sa marque Vuse Alto.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des ménages aux Etats-Unis s’est dégradé plus que prévu en octobre, montrent vendredi les résultats préliminaires de l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan.
L’inflation en France est ressortie à 4,9% en septembre sur un an, un chiffre conforme à la première estimation de l’Insee et stable par rapport à août.
Les prix à la consommation en Chine ont été stables en septembre, selon les données du Bureau national des statistiques (BNS).
La production industrielle en zone euro a augmenté plus que prévu en août sur un mois, mais elle s’est nettement contractée sur une base annuelle, selon Eurostat.
CHANGES Le dollar progresse de 0,12% face à un panier de devises de référence après avoir grimpé jeudi de 0,80% à 106,6 points, son niveau le plus élevé en une séance depuis le 15 mars.
L’euro s’affiche à 1,0507 dollar, en repli de 0,18% et la livre sterling se négocie à 1,214 dollar, en baisse de 0,27%.
TAUX
Les rendements obligataires, qui ont nettement progressé jeudi après le CPI américain, reculent vendredi: le dix ans américain cédant neuf points de base, à 4,6248%, tandis que son équivalent allemand a lâché à la clôture environ cinq points, à 2,73%.
Ce dernier a enregistré sur l’ensemble de la semaine sa baisse la plus forte depuis juillet, le conflit entre Israël et le Hamas entraînant notamment un repli vers les actifs sûrs, ce qui fait reculer leur rendement.
La présidente de Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a en outre déclaré vendredi que l’inflation était en bonne voie pour revenir à 2%, l’objectif de l’institution de Francfort.
PÉTROLE
L’annonce de nouvelles sanctions américaines contre les exportations de brut russe dope sur les cours pétroliers, dans la crainte d’un impact sur l’offre: Le Brent, qui s’achemine vers sa plus forte hausse hebdomadaire depuis avril, prend 4,35% à 89,74 dollars le baril. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 4,47% à 86,62 dollars.