Les Bourses européennes, hormis Londres, sont parvenues mardi à boucler une cinquième séance d’affilée dans le vert, résistant au repli du Dow Jones en fin de matinée à New York et à des statistiques économiques chinoises mitigées qui montrent notamment un ralentissement de la croissance du pays au quatrième trimestre.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,48% à 7.077,16points. Le Dax allemand a gagné 0,35%. Le Footsie britannique a en revanche reflué de 0,12%, pénalisé par les valeurs de la consommation.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,42% et le FTSEurofirst 300 de 0,31%. Le Stoxx 600, porté depuis le début de l’année par l’espoir d’une accalmie sur les taux d’intérêt, s’est octroyé 0,40%, cinquième séance consécutive de gain.
Dans les statistiques du jour, la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois, tombée en 2022 à 3,0%, a été l’une des faibles en près de 50 ans sur fond de restrictions sanitaires et de crise du marché immobilier, mais elle pourrait rebondir à 4,9% cette année avec la fin de la politique « zéro COVID », selon une enquête Reuters.
La production industrielle en Chine, pour sa part, a ralenti à 1,3% sur un an en décembre, tandis que les ventes au détail dans le pays ont reculé de 1,8% le mois dernier, après -5,9% en novembre.
« On s’attendait initialement à ce que l’économie subisse un lourd tribut, mais les chiffres de décembre (…) suggèrent un impact beaucoup plus modeste », écrit Craig Erlam, analyste marchés chez OANDA.
« Cela peut donner l’espoir que les premiers mois de la nouvelle année ne seront pas aussi mauvais que ce que l’on craignait initialement », a-t-il ajouté.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le secteur des ressources de base, exposé à la Chine, a fini en tête du Stoxx 600 avec un gain de 1,13%. Le compartiment du transport et des loisirs (+0,83%) a également été recherché.
Dans les valeurs individuelles, LVMH, dont la capitalisation boursière a dépassé brièvement en séance pour la première fois le seuil des 400 milliards d’euros, a pris 0,59% en clôture.
Engie a chuté de 5,47%, Bank of America ayant abaissé sa recommandation sur la valeur à « sous-performance » contre « acheter ».
Ocado (-9,28%) a pesé sur le Footsie britannique, sa coentreprise de supermarché en ligne avec Marks & Spencer ayant fait état d’un ralentissement de la demande avant Noël dans un contexte de hausse du coût de la vie.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,99%, le Standard & Poor’s 500 de 0,065%, tandis que le Nasdaq grignote 0,08 % dans une séance volatile marquée des résultats d’entreprises et des données économiques disparates.
« Je pense que c’est une combinaison de quelques prises de bénéfices mineures après un très gros rallye la semaine dernière et des nouvelles en provenance de Chine », explique Peter Cardillo, chef économiste chez Spartan Capital Securities.
La chute en Bourse de 6,95% de Goldman Sachs après la publication d’un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes pèse sur le Dow Jones. Morgan Stanley, en hausse de 6,28%, en réaction à un bénéfice meilleur que prévu au quatrième trimestre, limite cependant les dégâts.
Dans les autres secteurs, Microsoft, dans le rouge, entraîne vers le bas le Nasdaq, Guggenheim étant passé de « neutre » à « vendre » sur le titre, mettant en garde sur des prévisions de résultats décevants pour l’ensemble de l’année.
Selon les données de Refinitiv, les bénéfices des sociétés du S&P-500 devraient reculer en moyenne de 2,4% au quatrième trimestre.
Apple (+0,84%), qui a annoncé ce mardi de nouveaux ordinateurs Mac équipés de puces M2, et Tesla, en hausse de 5,49%, offrent un peu de soutien aux indices.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’activité manufacturière dans la région de New York a enregistré une baisse plus prononcée que prévu en janvier avec un indice « Empire State » à -32,90 après -11,2 en décembre.
En Allemagne, le sentiment des investisseurs en Allemagne est revenu en territoire positif pour la première fois depuis février, avec un indice ZEW à 16,9 en janvier après -23,3 en décembre. La fédération patronale allemande BDI prévoit cependant une contraction de 0,3% du produit intérieur brut de la première économie de la zone euro.
Au Royaume-Uni, la croissance des salaires a connu sur les trois mois à fin novembre l’une de ses plus fortes accélérations avec une hausse de 6,4% sur un an, montrent les données officielles.
CHANGES
La livre sterling, en hausse 0,54% à 1,22615 dollar après la statistique sur les salaires au Royaume-Uni, se négocie à un pic de cinq semaines face au billet vert.
La monnaie japonaise, qui a pris près de 5% depuis le 6 janvier en raison des anticipations d’un ajustement de la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) dont la réunion s’achève mercredi, évolue à un sommet de sept mois face à la devise américaine. Elle se traite à 128,18 yens pour un dollar.
L’euro, de son côté, recule de 0,24% à 1,079 dollar, tandis que le billet vert s’apprécie de 0,13% face à un panier de six devises de référence.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe ont fini en forte baisse après une information de Bloomberg selon laquelle une augmentation des taux de la Banque centrale européenne (BCE) de seulement 25 points de base en mars est sur la table après la hausse prévue de 50 points en février.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu en clôture 10,7 points de base, à 2,08%, et celui à deux ans 11,1 points, à 2,46%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries américains à dix ans est stable, à 3,51%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui progressent à un pic de deux semaines, restent soutenus par l’espoir d’un rebond de la demande en Chine malgré les indicateurs du jour.
Le Brent avance 1,63% à 85,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,49% à 80,25 dollars.