Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi et Wall Street était également dans le vert à mi-séance malgré les remontée en flèche des rendements obligataires à la suite du rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui a témoigné d’un marché du travail toujours vigoureux.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,88% à 7.060,15 points, grâce notamment aux valeurs financières comme Credit agricole (+2,25%) susceptibles de profiter d’une hausse des taux. Le Dax allemand a avancé 1,06%.
Les gains sur le Footsie britannique (+0,58%) ont été plus limités, en raison de la baisse des géants des produits de grande consommation comme Unilever (-2,60%) ou encore Reckitt (-1,58%) qui pourraient pâtir, selon des traders, d’un changement des modes de consommation avec le développement des médicaments anti-obésité.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,09% et le FTSEurofirst 300 de 0,74%. Le Stoxx 600, qui a touché dans la semaine un creux de six mois, a gagné 0,82%.
Sur l’ensemble de la semaine le CAC 40 a accusé un repli de 1,05%, troisième semaine consécutive dans le rouge, tandis que le Stoxx 600 est ressorti en baisse hebdomadaire de 1,17%.
Principal indicateur de la semaine, le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis a fait état de 336.000 créations de postes le mois dernier.
La publication de cette statistique a dans un premier temps effrayé les investisseurs, craignant que le dynamisme de l’économie américaine incite la Réserve fédérale (Fed) a maintenir plus longtemps que prévu ses taux à des niveaux élevés. La probabilité d’une hausse de 25 points de base des taux de la Fed lors de la réunion de décembre est ainsi montée à 50% contre 34% avant le rapport sur l’emploi.
Mais au fur et à mesure de l’évolution de la séance, la peur sur les marchés est retombée, les investisseurs prenant notamment en compte la stabilisation du taux du chômage aux Etats-Unis à 3,8% et des pressions salariales avec un salaire horaire en hausse de 0,2% en septembre, comme en août.
Le rendement des Treasuries à dix ans, qui est monté à un pic depuis 2007, à 4,887%, est ainsi revenu à la clôture des Bourses en Europe à 4,7652%. Celui du Bund allemand de même échéance a suivi le mouvement pour finir à 2,882% contre un plus haut en séance, à 2,954%.
Des déclarations de plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont également contribué à apaiser les inquiétudes sur les taux. Klaas Knot a estimé que la BCE pouvait atteindre son objectif d’inflation de 2% avec le niveau actuel des taux en zone euro, tandis que Boris Vujcic a estimé que l’économie du bloc monétaire se dirigeait vers un atterrissage en douceur.
VALEURS EN EUROPE
Sur le plan sectoriel, les indices des assurances (+1,8%), des banques (+1,63%) et de la finance (+1,58%) en général ont enregistré les meilleures performances au sein du Stoxx 600 paneuropéen.
A Paris, Alstom (-0,82%) a accusé une nouvelle baisse au lendemain du décrochage du titre de plus de 35% après l’abaissement de sa prévision de cash-flow libre.
A Londres, Aviva a bondi de 5,33% à la suite d’une information du Times selon laquelle l’assureur britannique pourrait être racheté par un groupe étranger.
A Amsterdam, Philips a chuté de 6,86%, la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité de santé américaine, ayant jugé insatisfaisante la procédure de rappel des appareils respiratoires du groupe.
A Rome, Telecom Italia (TIM) a abandonné 5,89% en raison des incertitudes sur le soutien de son principal actionnaire Vivendi au projet d’accord avec le fonds KKR pour la vente de son réseau télécoms fixe, dont l’offre ferme doit être déposée avant le 15 octobre.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,03%, le Standard & Poor’s 500 de 1,09% et le Nasdaq de 1,31%.
Tesla fléchit de 0,76% après un abaissement de ses tarifs aux Etats-Unis, qui fait craindre un impact sur ses marges.
Exxonmobil cède 1,61% et Pioneer Natural Resources bondit de 10,97%, les deux groupes étant en discussions avancées en vue d’une fusion, selon des sources.
CHANGES
Comme dans le compartiment obligataire, le dollar est volatil face à un panier de devises de référence, fluctuant dans une fourchette de -0,3% à +0,4% à mesure que les cambistes digèrent le rapport sur l’emploi américain.
Le billet vert devrait cependant boucler l’ensemble de la semaine sur un douzième gain hebdomadaire consécutif.
Au moment de la clôture des Bourses en Europe, l’euro remonte à 1,0592 dollar (+0,42%) mais devrait accuser de nouveau un repli hebdomadaire.
PÉTROLE
Le marché pétrolier s’achemine vers sa plus forte baisse hebdomadaire depuis mars en raison des craintes sur la demande.
Le Brent, qui prend vendredi 0,44% à 84,44 dollars le baril, devrait perdre sur l’ensemble de la semaine plus de 11%.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) en hausse en séance de 0,45% à 82,68 dollars, devrait de son côté accuser un repli hebdomadaire de plus de 9%.