Les Bourses européennes ont fini la séance de jeudi en nette baisse après les annonces plus offensives des grandes banques centrales pour tenter de faire refluer durablement l’inflation.
À Paris, le CAC 40 a perdu 3,09% à 6.522,77 points, sa plus forte baisse quotidienne depuis mars. Le Footsie britannique a abandonné 0,93% et le Dax allemand 3,28%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 3,51%, le FTSEurofirst 300 de 2,85% et le Stoxx 600 de 2,85%.
À Wall Street, au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones chutait de 2,3%, le Standard & Poor’s 500 de 2,5% et le Nasdaq Composite de 2,95%.
A l’issue de leur dernière réunion de l’année, la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne ont insisté sur leur volonté de poursuivre leur lutte contre la hausse des prix.
Après la Fed mercredi, dont les membres anticipent en moyenne une remontée des taux à plus de 5% en 2023, un niveau plus élevé que prévu, c’est au tour de la BCE d’avoir douché les espoirs des investisseurs d’un véritable « pivot » dans le cycle de remontée de taux.
Bien que l’institution de Francfort ait diminué l’ampleur de sa hausse de taux à 50 points de base, elle a souligné que le resserrement de sa politique devrait être prolongé alors que ses nouvelles prévisions économiques montrent que la hausse des prix en zone euro pourrait rester au-dessus de 2% jusqu’en 2025.
« Le message de la BCE était clairement ‘hawkish’, reflétant une révision à la hausse étonnamment importante des projections d’inflation sur tout l’horizon des prévisions et des projections de croissance qui, selon nous, restent trop optimistes », a déclaré Marco Valli, responsable de recherche chez UniCredit.
TAUX
Les rendements des emprunts d’Etat de la zone euro ont bondi après les annonces de la BCE, profitant de la fermeté de la banque centrale face à l’inflation.
Celui du dix ans allemand a fini la journée en hausse de 17 points de base à 2,083%, son plus haut niveau en clôture depuis un mois, et son équivalent français à 2,591%.
Sur le marché américain, le dix ans est baisse à 3,4518% avec une série d’indicateurs économiques décevants.
CHANGES
L’euro a profité des annonces de la BCE pour inscrire un plus haut depuis six mois à plus de 1,07 dollar, avant de reculer autour de 1,0636.
Le billet vert prend 0,73% face à un panier de devises internationales.
La livre sterling chute de 1,76% face au dollar après la hausse de taux attendue d’un demi-point de la Banque d’Angleterre, dont le communiqué a révélé un clivage croissant entre les membres de son comité.
« Bien qu’il soit normal de voir les responsables en désaccord vers la fin d’un cycle de taux, la division rend plus difficile de prédire dans quelle mesure les taux d’intérêt vont augmenter », a déclaré Philip Shaw, chef économiste chez Investec.
VALEURS
Le secteur technologique, dont les acteurs sont particulièrement sensibles à l’évolution des taux, a accusé l’une des plus fortes baisse du jour. Worldline a perdu 6,77% et STMicroelectronics 4,88%.
Les groupes de l’industrie du luxe LVMH, Hermès et Kering ont cédé de 3,55% à 5,57% en réaction à des indicateurs économiques chinois inférieurs aux attentes.
Le géant suédois de l’habillement H&M a abandonné 6,85% en raison d’une croissance des ventes nettes en septembre-novembre jugée insuffisante.
PÉTROLE
Avec le renchérissement du dollar et les craintes pour la demande, le marché pétrolier recule: le Brent perd 1,86% à 81,16 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,17% à 75,6 dollars.