Les principales Bourses européennes ont terminé sur une note stable lundi et à Wall Street, la prudence dominait pour deux des trois indices après un indicateur d’activité aux Etats-Unis qui a ravivé la crainte d’une récession économique.
À Paris, le CAC 40 a grignoté 0,05% à 7.418,21 points. Le Dax allemand a grappillé 0,02%. Le Footsie britannique a avancé plus franchement, de 0,3%, grâce notamment aux valeurs des matières premières comme Anglo American (+1,81%) ou Glencore (+1,13%).
L’indice EuroStoxx 50 a en revanche perdu 0,03%, tandis que le FTSEurofirst 300 a gagné 0,23%. Le Stoxx 600 a réduit ses gains à la clôture à 0,25% après avoir touché un sommet de deux semaines en séance.
Les marchés d’actions, qui ont évolué en matinée dans le vert en l’absence de nouveaux catalyseurs, ont cédé une grande partie de leurs gains après la publication de la statistique de l’activité manufacturière dans la région de New York, qui a montré une contraction de l’indice Empire State à -31,8 en mai après +10,8 le mois précédent et un consensus de -3,75.
« Ce que l’on observe est un signe de l’inquiétude sur la vigueur de l’économie, qui risque peut-être d’entrer en récession plus tôt que prévu », a commenté Robert Pavlik, gestionnaire de portefeuille chez Dakota Wealth.
Cette statistique s’ajoute à celle de vendredi sur la confiance du consommateur américain qui a montré une dégradation du moral des ménages en mai au plus bas depuis novembre, l’indice du Michigan étant ressorti à 57,7 après 63,5 en avril.
Les données des ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois d’avril, prévues mardi, permettront peut-être d’avoir un aperçu plus net de l’évolution de la conjoncture, alors que les craintes liées à la remontée rapide des taux d’intérêt pourraient être renforcées ou non par les propos attendus cette semaine de plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Le président de l’antenne d’Atlanta de la banque centrale américaine, Raphael Bostic, a déclaré lundi qu’il ne s’attendait pas à une baisse des taux d’intérêt cette année et qu’au contraire, ils devraient peut-être être relevés. Son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, a estimé que la Fed avait encore du travail, le marché du travail étant toujours en « surchauffe » et l’inflation « beaucoup trop élevée ».
En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué dans une étude que l’impact de son resserrement monétaire sur l’inflation ne se fera pleinement sentir qu’en 2024, tandis que la Commission européenne a relevé sa prévision d’inflation à 5,8% en 2023 et 2,8% en 2024. La prévision de croissance de la CE, elle, a été revue pour 2023 à 1,1% et à 1,6% pour 2024.
La production industrielle en zone euro a baissé plus que prévu en mars, de 4,1%, sur un mois et de 1,4% sur un an, selon Eurostat.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment des ressources de base (+1,21%), tiré notamment par les craintes sur l’offre, a enregistré l’une des meilleures performances du Stoxx 600, aux côtés des valeurs défensives.
A Paris, Alstom a fini en tête avec un gain de 5,23%, profitant notamment d’un relèvement d’objectif de cours. A l’opposé, LVMH, en repli de 0,48%, a pesé sur le CAC 40.
Côté résultats d’entreprises, Axa a gagné 2,43% après avoir fait état au premier trimestre d’une solvabilité financière plus élevée qu’attendu, tandis que Siemens Energy a avancé de 2,46% après le relèvement de ses perspectives de ventes pour cette année.
La banque espagnole BBVA, particulièrement exposée à la Turquie, a cédé 4,18% au lendemain de l’élection présidentielle turque marquée par une incertitude sur le second tour qui opposera Recep Tayyip Erdogan à Kemal Kiliçdaroglu.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,1%, tandis que le Standard & Poor’s 500 grignote 0,03% et le Nasdaq de 0,42% alors que les négociations prévues mardi entre démocrates et républicains sur le plafond de la dette américaine, alimentent un optimisme prudent.
Les valeurs technologiques, dont l’indice progresse de 0,43%, sont tirées par des achats à bon compte. Tesla est stable alors que son patron Elon Musk participe ce lundi au sommet « Choose France » à Versailles après une rencontre avec Emmanuel Macron à l’Elysée.
Meta Platforms (+2,26%) bénéficie du relèvement de la recommandation de Loop Capital à « acheter ».
Alibaba, Baidu et JD.com, en hausse de 2,67% à 5,79%, sont portés par l’espoir de nouvelles mesures de relance en Chine.
Côté baisse, Oneok chute de 9,34% après l’annonce du rachat de l’opérateur d’oléoducs Magellan Midstream Partners (+13,38%) pour environ 18,8 milliards de dollars.
CHANGES
Pénalisé par l’indice Empire State, le dollar recule de 0,22% face à un panier de devises de référence après avoir touché un pic de cinq semaines à 102,75 points.
L’euro remonte à 1,0871 dollar (+0,21%).
La livre turque se négocie à 19,67 pour un dollar, s’acheminant vers sa pire performance depuis début novembre, en réaction aux résultats de la présidentielle turque.
TAUX
Les rendements du Bund allemand à dix ans et deux ans ont fini en hausse respectivement de 4,3 points et 2,5 points de base, à 2,304% et 2,641%, alors que les marchés monétaires anticipent un pic de taux de dépôt de la BCE à 3,7% contre 3,25% actuellement.
Le rendement des Treasuries à dix ans progresse de 4,1 points de base à 3,5056%, tandis que celui à deux ans est stable, à 3,9978%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier profite des signes de tensions sur l’approvisionnement résultant de la réduction de la production de l’Opep et de ses alliés: le Brent prend 1,71% à 75,44 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,8% à 71,3 dollars.