Les Bourses européennes ont terminé sur de faibles variations jeudi et Wall Street évoluait sur une note prudente à mi-séance, les investisseurs tentant de digérer les solides données économiques publiées aux Etats-Unis qui éloignent le spectre d’une récession mais alimentent dans le même temps la perspective d’un resserrement monétaire prolongé.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,36%, à 7.312,73 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,38%, pénalisé essentiellement par le secteur de l’immobilier. Le Dax allemand a cédé 0,01%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,23%, le FTSEurofirst 300 de 0,11% et le Stoxx 600 de 0,13%.
Aux Etats-Unis, la croissance du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre a été révisée ce jeudi en hausse, de 2,0% en rythme annualisé par rapport aux trois mois précédents, ce qui rassure au niveau économique, mais offre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de nouveaux arguments pour une poursuite de la remontée de ses taux d’intérêt.
Signe de l’hésitation des investisseurs, les marchés d’actions en Europe comme aux Etats-Unis ont alterné pendant la séance un pied dans le vert un autre dans le rouge, mais toujours sur d’infimes écarts, tandis que l’indice VIX de la volatilité remontait légèrement au dessus de 13 points.
Les données prévues vendredi sur l’inflation aux Etats-Unis et en zone euro devraient fournir aux marchés de nouveaux éléments sur l’évolution de la trajectoire des taux d’intérêt alors que les prix à la consommation en Allemagne ont réaccéléré en juin, à 6,8% sur un an.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment de la distribution (+1,75%), porté par les résultats de H&M (+18,18%), a enregistré la meilleure progression du Stoxx 600.
L’immobilier (-1,16%), plombé par les anticipations d’un renchérissement du coût du crédit, a accusé la plus forte baisse de l’indice paneuropéen.
A Paris, Renault a bondi de 4,97% à la faveur du relèvement de ses prévisions pour cette année, tandis qu’Engie (+4,13%) a profité de l’annonce d’un accord en Belgique sur le prolongement de deux réacteurs nucléaires.
Sur le SBF 120, la perspective d’une dilution massive pour les actionnaires actuels d’Orpea et de Casino, dans le cadre de plans de restructuration, a fait plonger les deux titres respectivement de 12,23% et de 32,27%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,67%, le Standard & Poor’s 500 de 0,36% et le Nasdaq de 0,11%.
Les grandes banques Bank of America, Wells Fargo, JPMorgan Chase, Goldman Sachs et Morgan Stanley avancent de 1,2% à 3,2% après les résultats du « stress test » annuel de la Fed qui montrent que ces établissements ont suffisamment de capital pour faire face à une grave crise économique.
Six des 11 secteurs majeurs du S&P-500 sont dans le vert, la meilleure performance étant pour la finance (+1,31%).
CHANGES
Le dollar a touché un pic de deux semaines face à un panier de devises de référence après les nouvelles données en provenance des Etats-Unis et les déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed, selon lesquelles l’inflation ne reviendra pas avant 2025 vers l’objectif de 2% de la banque centrale. Raphael Bostic, de la Fed d’Atlanta, a pour sa part déclaré que la banque devra continuer de relever ses taux si les anticipations d’inflation commencent à évoluer « d’une manière difficile ».
L’euro s’affiche à 1,088 dollar (-0,28%) et la livre sterling à 1,2616 dollar (-0,19%).
La couronne suédoise se traite à 11,815 pour un euro après la décision de la banque centrale suédoise de relever son taux directeur à 3,75%.
TAUX
Les rendements obligataires se tendent sous l’effet de données économiques qui confortent le ton « hawkish » affiché cette semaine par plusieurs banquiers centraux. Les traders sur les marchés monétaires tablent avec une probabilité de 83% sur un relèvement des taux de la Fed de 25 points de base le mois prochain après la pause décidée ce mois-ci.
Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans et à deux ans prennent respectivement environ 12 et 14 points de base, à 3,8461% et 4,8717%
Ceux du Bund à dix ans et à deux ans ont fini sur des gains respectifs de 9,5 points et 8 points, à 2,411% et 3,255%.
PÉTROLE
L’appréciation du dollar et les discours offensifs sur les taux d’intérêt pèsent sur les cours pétroliers: le Brent abandonne 0,43% à 73,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,35% à 69,32 dollars.