Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé en hausse lundi, profitant entre autres de la rechute des cours du pétrole, l’un des faits marquants du jour, tandis que la remontée des rendements obligataires, qui fait monter le dollar et baisser le yen, s’atténuait un peu.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,54% (35,43 points) à 6589,11 et à Francfort, le Dax a pris 0,78% alors qu’à Londres, le FTSE 100 terminait à l’équilibre, pénalisé par les valeurs pétrolières.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur une hausse de 0,5%, le FTSEurofirst 300 de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,14%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en ordre dispersé: le Dow Jones cédait 0,56% et le Standard & Poor’s 500 0,28% tandis que le Nasdaq Composite était pratiquement inchangé; la hausse de Tesla (+7,13%) soutenait ce dernier après l’annonce d’un projet de division du nominal de son action alors que les valeurs bancaires et pétrolières cédaient du terrain.
Le sentiment général de marché continue par ailleurs de profiter des espoirs de progrès dans les discussions entre la Russie et l’Ukraine cette semaine en Turquie, après les déclarations du président ukrainien sur la possibilité d’un statut neutre pour son pays.
Les investisseurs semblent aussi relativiser l’impact sur les actions de la hausse pourtant spectaculaire des rendements des emprunts d’Etat, liée aux anticipations de remontée rapide des taux directeurs des grandes banques centrales.
« Pour l’instant, les pertes subies par les obligations ne font que renforcer le sentiment qu’il n’y a pas vraiment d’alternative aux actions, et celles-ci en profitent », explique Rupert Thompson, directeur des investissements de Kingswood. « À plus long terme, toutefois, la hausse des rendements devrait peser sur les valorisations et limiter les gains des actions. »
TAUX
Sur les marchés obligataires, la remontée des rendements ralentissait un peu au moment de la clôture en Europe: aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à deux ans réduisait ses gains à 2,3403% et le dix ans reculait à 2,453% alors qu’ils avaient inscrit en début de journée des plus hauts de près de trois ans, à 2,414% et 2,557% respectivement.
La courbe des rendements à cinq et 30 ans s’est par ailleurs inversée pour la première fois depuis 2006.
En Europe, le dix ans allemand a fini en légère hausse à 0,576% après être monté à 0,631%, au plus haut depuis mai 2018. La séance a aussi été marquée par le retour des rendements à deux ans belge et néerlandais au-dessus de zéro pour la première fois depuis 2014.
PÉTROLE
L’annonce d’un confinement en deux phases à Shanghaï en réponse à la recrudescence de l’épidémie de COVID-19 a déclenché un mouvement marqué de prises de bénéfice sur le pétrole après le rebond de la semaine dernière.
Le Brent abandonne 5,98% à 113,43 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 6,4% à 106,61 dollars.
Ils avaient gagné respectivement 11,8% et 8,8% sur la semaine écoulée.
VALEURS
En Europe, cette rechute du prix du baril a fait reculer les valeurs pétrolières et parapétrolières, dont l’indice Stoxx a cédé 2,06% sur la journée. Eni a perdu 1,28%, TotalEnergies 1,5%, BP 2,76% et Vallourec 2,89%.
Les secteurs de l’assurance et des banques, qui gagnaient tous deux près de 2% à la mi-journée, ont ensuite réduit leurs gains avec le retour au calme sur les marchés obligataires: ils n’affichent plus en clôture que des progressions de 0,43% et 0,01% respectivement.
À noter aussi la hausse de 4,54% de l’exploitant d’Ehpad Orpea, des analystes jugeant limité le risque financier lié à la plainte annoncée de l’Etat français pour obtenir la restitution d’aides publiques.
CHANGES
L’euro finit la journée en légère baisse face au dollar à 1,0966 (-0,14%) mais gagne 0,95% face au yen à 135,33, la devise nippone souffrant de l’annonce par la Banque du Japon (BoJ) du déplafonnement de ses achats d’obligations pendant quatre jours pour tenter de freiner la hausse des rendements.
Face au dollar, le yen cède 1,09% et il est tombé à son plus bas niveau depuis six ans à 125,10.
Le billet vert affiche ainsi un gain de 0,46% face à un panier de référence.