Les Bourses européennes ont terminé en légère baisse lundi et Wall Street était également dans le rouge à mi-séance dans un contexte de remontée des rendements obligataires et de consolidation après les récents sommets des indices.
Des indicateurs macroéconomiques mitigés et des résultats contrastés d’entreprises n’ont pas permis aux investisseurs d’avoir des convictions affirmées dans une session marquée par d’étroites fluctuations à la hausse comme à la baisse.
À Paris, le CAC 40, qui a touché la semaine dernière un pic sans précédent à 7.702,95 points, a fini en repli de 0,03% à 7.589,96 points. Le Footsie britannique, en hausse une bonne partie de la séance grâce notamment au compartiment défensif des « utilities », a cédé 0,04%. Le Dax allemand, qui a lui aussi inscrit un record vendredi à 17.004,55 points, a abandonné 0,08%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,11% et le FTSEurofirst 300 de 0,08%. Le Stoxx 600 a perdu 0,14% mais est resté proche de son sommet historique de 487,66 points, atteint vendredi.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,93%, le Standard & Poor’s 500 de 0,48% et le Nasdaq de 0,49% alors que les trois principaux indices de Wall Street ont enregistré la semaine dernière leur quatrième hausse hebdomadaire consécutive, le S&P-500 inscrivant même en séance vendredi un record à 4.975,29 points.
Outre le mouvement de consolidation, les marchés actions ont été affectés par les tensions dans l’obligataire, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, ayant déclaré dans un entretien diffusé dimanche soir par CBS qu’il faudrait davantage de preuves d’une tendance baissière durable de l’inflation pour justifier d’une réduction des taux directeurs.
Le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a souligné pour sa part, dans un essai publié lundi, qu’une économie résiliente pourrait différer le calendrier de l’assouplissement monétaire attendu par les marchés.
L’indice ISM publié lundi aux Etats-Unis montre justement que la croissance de l’activité du secteur des services a accéléré en janvier, plus fortement que prévu, à 53,4 après 50,5 en décembre.
En Europe, où les indices PMI mensuels du secteur ont également été communiqués, l’économie de la zone euro montre des signes timides de reprise pour ce début d’année, tandis qu’au Royaume-Uni, l’activité des services a démarré 2024 sur des bases solides grâce à une demande résistante.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dit lundi viser pour cette année une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 2,9%, après 3,1% l’année dernière, et contre une prévision antérieure de 2,7%.
Ces bonnes nouvelles économiques ont été perçues par les marchés monétaires comme un mauvais signal et ils ont revu à la baisse leurs anticipations de réduction des taux directeurs, tablant notamment sur une recul de 125 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) cette année contre environ 140 points la semaine dernière.
A WALL STREET
De nombreuses publications animent par ailleurs les échanges, à commencer par Caterpillar, considéré comme un bon baromètre de l’économie américaine, qui prend 1,99%, à la faveur d’un solide bénéfice trimestriel soutenu par une forte demande pour les équipements de construction.
Estée Lauder (+14,21%) est porté par un plan de suppressions d’emplois, tandis que McDonald’s (-4,45%), qui pèse sur le Dow Jones, pâtit de la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux attentes pour la première fois en près de quatre ans.
L’action Nvidia a touché un nouveau sommet lundi 694,97 dollars après le relèvement par Goldman Sachs de son objectif de cours sur le fabricant de semi-conducteurs sur fond de boom de l’intelligence artificielle (IA).
VALEURS EN EUROPE
Atos a plongé de 28,94% en raison d’un regain d’inquiétudes sur la situation financière.
Renault a gagné 1,11% malgré le démenti de Stellantis (-0,82%) sur un projet de fusion.
L’Oréal (+1,80%), l’une des meilleures performances du CAC, a profité du bond en Bourse d’Estée Lauder.
Société générale a reflué de 1,47%, le groupe ayant annoncé un projet de réorganisation du siège en France et des suppressions de 900 postes.
UniCredit a grimpé de 8,1% à la faveur d’un bénéfice annuel meilleur qu’attendu.
Santander (-5%) et Lloyds (-1%) ont été affectés par une information du Financial Times sur un contournement des sanctions à l’encontre de Téhéran via des comptes bancaires au Royaume-Uni des deux banques.
Vodafone a fléchi de (-3,30%) après l’annonce de « discussions actives » en Italie alors que le groupe britannique a rejeté fin janvier la proposition d’Iliad de fusionner leurs activités dans le pays.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des investisseurs dans la zone euro s’est amélioré pour le quatrième mois consécutif en février, atteignant son plus haut niveau depuis avril, mais la faiblesse de l’économie allemande limite le rebond, selon l’indice Sentix.
Les exportations allemandes ont baissé plus que prévu en décembre, reculant de 4,6% sur un mois, selon les données de l’Office fédéral de la statistique.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans s’envole de 13,1 points de base à 4,1579% après l’appel à la « prudence » de Jerome Powell.
Ceux du Bund allemand à dix et à deux ans ont suivi la tendance, terminant respectivement en hausse de 9,5 points de base, à 2,315%, et 7,9 points de base, à 2,6143%.
Le dix allemand, monté jusqu’à 2,332%, a touché un sommet depuis le 25 janvier, alors que la probabilité d’une première baisse des taux de la BCE de 25 points de base en avril n’est plus évaluée qu’à 63% contre 100% la semaine dernière.
CHANGES
Le dollar grimpe lundi de 0,47% face à un panier de devises de référence, à un sommet de 11 semaines alors que les paris sur une baisse agressive des taux de la Fed diminuent.
L’euro reflue de 0,49%, à 1,0731 dollar, après avoir touché en séance un creux depuis le 14 novembre, à 1,0721.
La livre sterling s’affiche à 1,2528 dollar (-0,83%), après être tombé à un plus bas depuis le 13 décembre.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est stable après un repli d’environ 7% sur l’ensemble de la semaine dernière dans le sillage de la vigueur des chiffres mensuels de l’emploi américain. Les tensions géopolitiques avec de nouvelles frappes menées par les Etats-Unis contre les Houthis du Yémen offrent cependant un peu de soutien au cours du brut.
Le Brent grignote 0,04% à 77,30 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) grappille 0,25% à 72,10 dollars.