Les Bourses européennes ont fini en baisse vendredi au terme d’une semaine volatile marquée par les incertitudes liées à l’inflation et au resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,82% à 6.965,88 points. Le Footsie britannique a perdu 1,17% et le Dax allemand a reculé de 1,32%.
L’indice EuroStoxx 50 a baissé de 1,15%, le FTSEurofirst 300 de 1,01% et le Stoxx 600 a abandonné 1,02%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC parisien affiche une perte de 1,45% et le Stoxx 600 de 2,35%. Ce dernier s’achemine vers sa pire performance mensuelle depuis octobre 2020 avec un recul de 4,56% pour le moment en janvier.
Les préoccupations sur l’ampleur et le rythme du resserrement monétaire à venir aux Etats-Unis, les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine, appuyée par les Occidentaux, et des indicateurs en demi-teinte ont provoqué un regain de volatilité sur les marchés mondiaux.
« Les marchés ont été secoués par la Réserve fédérale qui semble beaucoup plus ‘hawkish' », a déclaré Jeremy Gatto, gérant chez Unigestion.
« Les marchés peuvent vivre avec des hausses de taux, mais la principale question porte sur le bilan (…) si la Fed commence à réduire les liquidités, cela change la donne pour les actions qui ont profité de mesures de relance mises en place pendant la crise sanitaire », a-t-il ajouté.
Bank of America s’attend à ce que la banque centrale américaine relève ses taux d’intérêt de 25 points de base à sept reprises cette année à partir du mois de mars.
A Wall Street, les principaux indices évoluaient en hausse à l’approche de la mi-séance après avoir fait le yo-yo depuis l’ouverture.
Malgré une gain de 1,00%, le S&P-500 reste proche de la zone de correction, caractérisée par un repli d’au moins 10% depuis son dernier plus haut.
VALEURS
Avec le cycle de resserrement à venir de la part de la Réserve fédérale, l’indice Stoxx de la technologie a perdu 1,7% et est entré dans un marché baissier (« bear market »), défini par un repli supérieur à 20% par rapport au récent plus haut.
L’action LVMH a terminé sur un gain de 3,23%, le numéro un mondial du luxe ayant publié de solides résultats du quatrième trimestre.
JCDecaux a bondi de 13,38% après des résultats bien accueillis et H&M a avancé de 5,05% après avoir annoncé un bénéfice trimestriel au-dessus des attentes, un programme de rachat d’actions et le versement d’un dividende.
Volvo et Electrolux ont cédé 3,54% et 3,48% respectivement après avoir tous deux fait état d’une baisse de leur bénéfice du quatrième trimestre.
Alstom a chuté de 8,2% après un abaissement de recommandation d’Exane BNP Paribas de « surperformance » à « neutre ».
A WALL STREET
La publication des résultats d’entreprises anime également la séance à la Bourse de New York avec notamment Apple, qui prend 5,29% après avoir dégagé un chiffre d’affaires record sur les trois derniers mois de l’année.
Il s’agit de la deuxième plus forte progression du Dow Jones après Visa (+8,33%) qui a fait état d’un bénéfice trimestriel au-dessus des attentes.
LES INDICATEURS DU JOUR
Parmi les indicateurs du jour, les dépenses de consommation des ménages américains ont baissé le mois dernier sur fond de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de crise sanitaire tandis que l’indice des prix à la consommation PCE hors énergie et produits alimentaires a augmenté de 4,9% sur un an, du jamais vu depuis 1983.
En Europe, la contraction de la croissance économique allemande sur les trois derniers mois de 2021 a été plus marquée que prévu, à 0,7% contre 0,3% pour le consensus Reuters.
La croissance de l’économie française a en revanche atteint 7,0% en 2021, sa meilleure performance depuis 52 ans, le rebond de l’activité s’étant poursuivi sur les derniers mois de l’année.
TAUX/CHANGES
La perspective d’une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis a soutenu les rendements obligataires une partie de la séance: celui du Bund allemand, référence pour la zone euro, a inscrit un pic de huit jours, à -0,008% après de finir à -0,044%.
Aux Etats-Unis, le dix ans recule autour de 1,78% après avoir pris jusqu’à cinq points de base, à 1,854%.
Le dollar, après un plus haut depuis juillet 2020 faceaux autres grandes devises, évolue en petite baisse.
L’euro en profite et avance de 0,12% à 1,1156 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers ont inscrit leurs plus hauts niveaux en sept ans, les tensions diplomatiques entre l’Ukraine et la Russie continuant à susciter des inquiétudes sur l’offre.
Le Brent prend 1,53% à 90,71 dollars après avoir atteint 91,4 dollars pour la première fois depuis octobre 2014.
Le baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,14% à 87,6 dollars après également un pic de sept ans, à 88,84.