Les Bourses européennes ont fini dans le rouge mercredi et à Wall Street, la baisse l’emportait à mi-séance dans l’attente des décisions de la Réserve fédérale américaine, qui devrait accélérer le resserrement de sa politique monétaire en relevant son principal taux d’intérêt d’un demi-point.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,24% (80,5 points) à 6.395,68 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 15 mars. À Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,84% et à Francfort, le Dax a abandonné 0,49%.
L’indice EuroStoxx 50 a cédé 0,96%, le FTSEurofirst 300 1% et le Stoxx 600 1,08%.
À la Bourse de New York, au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,27%, le Standard & Poor’s 500 de 0,6% et le Nasdaq Composite de 1,54%.
La Fed doit annoncer à 18h00 GMT les conclusions de son comité de politique monétaire et tous les économistes interrogés par Reuters prévoient qu’elle relèvera l’objectif de taux des fonds fédéraux (« fed funds ») de 50 points de base, dans une fourchette de 0,75% à 1%, ce qui serait sa plus forte hausse depuis mai 2000.
Elle pourrait aussi préciser le calendrier et les modalités de la réduction de son bilan et son président, Jerome Powell, pourrait donner, lors de sa conférence de presse, des indices sur ce que la banque centrale est prête à faire pour endiguer une inflation qui évolue au plus haut depuis 40 ans.
Face à la perspective d’une poursuite de la hausse des taux, 59,4% des investisseurs interrogés par l’American Association of Individual Investors estiment que les cours des actions vont reculer dans les six prochains mois, un pourcentage au plus haut depuis mars 2009.
Si les résultats de sociétés assurent un soutien aux indices américains ce mercredi après les publications bien accueillies d’Advanced Micro Devices (+1,23%) et Starbucks (+5,95%), ce soutien a été moins appuyé en Europe, plusieurs entreprises ayant déçu les attentes.
VALEURS
À Paris, EDF a ainsi cédé 2,47% après s’être montré prudent sur ses perspectives bénéficiaires et avoir évoqué une augmentation des risques liés au projet d’Hinkley Point, au Royaume-Uni
Le joaillier danois Pandora a quant à lui perdu 2,1% après avoir mis en avant les incertitudes entourant ses perspectives.
En hausse, le groupe belge de matériaux industriels Umicore a bondi de 10,35%, la meilleure performance du Stoxx 600, après des informations de Bloomberg sur l’intérêt du sud-coréen LG Chem pour de possibles acquisitions à l’étranger.
Ubisoft a pris 8,97% en réaction à un article de Dealreporter selon lequel la famille Guillemot, son premier actionnaire, pourrait s’allier à un groupe de capital-investissement pour lancer une offre afin d’empêcher un rachat hostile.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, le secteur privé a créé 247.00 emplois en avril selon l’enquête mensuelle ADP, un chiffre inférieur aux attentes, et la croissance de l’activité du secteur des services a ralenti, l’indice ISM sectoriel revenant à 57,1 après 58,3 en mars.
Dans la zone euro, la croissance du secteur privé s’est accélérée le mois dernier selon les résultats définitifs des enquêtes S&P Global: l’indice PMI composite est monté à 55,8 en avril contre 54,9 en mars.
Les ventes au détail dans la zone euro affichent par ailleurs une baisse plus marquée qu’attendu en mars, de 0,4% sur un mois.
CHANGES
Le dollar, dont les fluctuations se sont atténuées ces derniers jours après une période de hausse rapide, cède un peu de terrain dans l’attente des annonces de la Fed: l’indice qui mesure son évolution face à un panier de référence recule de 0,14%.
L’euro, lui, s’apprécie de 0,26% à 1,0547 dollar.
La livre sterling est pratiquement stable face au billet vert mais baisse un peu face à l’euro (-0,28%) à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), qui devrait se conclure par une nouvelle hausse de taux.
TAUX
Orienté à la baisse après la publication de l’enquête mensuelle d’ADP, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est reparti à la hausse et a dépassé le seuil symbolique des 3% pour la troisième séance consécutive, un mouvement favorisé par les anticipations concernant la Fed.
Le deux ans, plus sensible encore à l’évolution des taux directeurs, évolue quant à lui au plus haut depuis décembre 2018, à 2,8093%.
En Europe, l’élan donné par le marché américain s’est conjugué à l’effet des déclarations d’Isabel Schnabel, l’une des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur d’une première hausse de taux dès juillet: le rendement à dix ans allemand est monté en séance à 1,036%, son plus haut niveau depuis 2015, avant de revenir à 0,976%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier profite de l’annonce par l’Union européenne de son intention de mettre progressivement fin à ses importations de brut russe d’ici six mois, un facteur qui prend le pas sur les craintes de dégradation de la demande chinoise.
Le Brent gagne 3,25% à 108,38 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,41% à 105,90 dollars.