Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi en l’absence de signes de la part de la Banque centrale européenne (BCE) sur une éventuelle accélération de son resserrement monétaire tandis qu’à Wall Street, les indices évoluaient dans le désordre à la mi-séance après la publication de résultats trimestriels mitigés par plusieurs grandes banques.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,72% à 6.589,35 points. Le Footsie britannique a pris 0,47% et le Dax allemand 0,62%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,54%, le FTSEurofirst 300 de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,67%.
Les Bourses européennes seront fermées pour le « Vendredi Saint » et, sur la semaine, le CAC 40 a gagné 0,62% tandis que le Stoxx 600 a perdu 0,25%.
Les deux indices ont accentué leurs gains en séance immédiatement après le communiqué de la Banque centrale européenne, qui a confirmé jeudi son intention de mettre fin au troisième trimestre à ses achats d’obligations sur les marchés sans donner aucune indication nouvelle sur le calendrier du resserrement de sa politique monétaire.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a souligné que les 19 pays de la zone euro étaient particulièrement exposés aux retombées du conflit en Ukraine et que celui-ci avait déjà sapé la confiance et accru les tensions dans des chaînes d’approvisionnement déjà éprouvées par la pandémie.
Après ces déclarations, les marchés monétaires n’intégraient plus qu’une hausse d’environ 60 points de base d’ici la fin de l’année du taux de dépôt de la BCE (actuellement fixé à -0,5%), contre 70 points en début de journée.
Parallèlement, les rendements obligataires américains progressaient plus nettement que leurs équivalents européens, la stratégie de la BCE étant jugée plus prudente que celle des autres grandes banques centrales comme la Réserve fédérale américaine, la Banque d’Angleterre ou encore la Banque du Canada, qui a relevé mercredi de 50 points de base son principal taux directeur. La Fed pourrait également augmenter d’un demi-point ses taux lors de sa réunion de mai, anticipent les marchés.
A la clôture des Bourses en Europe, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans bondissait de 11,5 points à 2,802%, tandis que celui du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 6,1 points à 0,8390%. Le taux de l’OAT française de même échéance a avancé de 6,9 points à 1,331%.
VALEURS EN EUROPE
Sur le plan sectoriel en Europe, hormis les hautes technologies (-0,3%), tous les principaux compartiments du Stoxx 600 ont fini dans le vert, la consommation cyclique (+1,1%) étant en tête, suivie de l’industrie (+0,7%).
Le sous-secteur du transport et des loisirs (+2,9%) s’est particulièrement distingué avec Wizz Air (7,7%) qui a annoncé des prévisions encourageantes pour cet été. Air France-KLM a pris 1,9% et Lufthansa 2,6%.
Le groupe de luxe Hermès a gagné 2,6% après avoir publié un chiffre d’affaires au premier trimestre supérieur aux attentes, tandis qu’OVH a cédé 5,3% après ses comptes du premier semestre.
Ailleurs en Europe, Ericsson a chuté de 5,03%, l’équipementier télécoms ayant fait état d’une baisse de son bénéfice d’exploitation trimestriel et indiqué qu’il pourrait devoir s’acquitter d’une amende en lien avec une enquête aux Etats-Unis sur des faits présumés de corruption en Irak.
Atlantia a avancé de 4,3% à Milan, la holding de la famille Benetton et Blackstone ayant présenté une offre d’achat sur le groupe italien d’infrastructures qui valorise leur cible à 58 milliards d’euros.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,21%, tandis que le Standard & Poor’s 500 reculait de 0,5% et le Nasdaq de 1,2%.
La hausse des rendements obligataires pesait sur les valeurs technologiques dont l’indice reculait de 1,1% avec notamment Amazon et Apple, qui perdaient environ 1,5%.
Twitter refluait de 0,7% malgré la proposition d’Elon Musk de racheter pour un peu plus de 41 milliards de dollars (37,9 milliards d’euros) le réseau social.
Les grandes banques américaines, pour leur part, ont publié des résultats mitigés marqués par des bénéfices en baisse au premier trimestre mais supérieurs aux attentes de Wall Street. Wells Fargo cédait 4% et Goldman Sachs 0,5% tandis que Morgan Stanley et Citigroup avançaient d’environ 1,2%. L’indice du secteur bancaire perdait 1% et celui de la finance 0,4%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté en mars mais elles ont surtout été gonflées par la hausse des prix de l’essence et des denrées alimentaires, montrent les chiffres publiés jeudi par le département du Commerce.
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus fortement que prévu la semaine dernière à 185.000, a annoncé le département du Travail.
CHANGES
Sur le marché des changes, l’euro a touché un plus bas de deux semaines à 1,0758 face au dollar après les déclarations de Christine Lagarde.
« Nous nous occuperons des taux d’intérêt quand le moment sera venu », a dit la présidente de la BCE, lors de sa conférence de presse.
Le dollar gagne de son côté 0,66% face à un panier de devises internationales, soutenu entre autres par les chiffres des ventes au détail et les anticipations de hausse des taux de la Fed.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui avait gagné environ 4% mercredi, est orienté à la baisse à la veille du week-end prolongé de Pâques.
« Le marché est moins actif que d’habitude, en raison du long week-end en Europe, en Amérique et dans la majeure partie de l’Asie, un nombre réduit d’acheteurs actifs contribuant également à la détente des prix », a déclaré Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Le Brent cède 1% à 107,69 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,1% à 103,05 dollars.