Les Bourses européennes ont globalement terminé en repli mercredi et Wall Street évoluait également dans le rouge à la mi-séance, les incertitudes sur le retrait d’une partie des troupes russes massées près des frontières de l’Ukraine incitant les investisseurs à la prudence.
À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 0,21% à 6.964,98 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,07% et le Dax allemand de 0,28%.
L’indice EuroStoxx 50 a perdu 0,16%. Le FTSEurofirst 300 a en revanche grappillé 0,02% et le Stoxx 600 0,04%.
Alors que Moscou affirme poursuivre le retrait de ses soldats près de l’Ukraine, l’Otan a indiqué mercredi que des images satellite prouvaient l’absence de retrait russe.
« Il y a ce que la Russie dit. Et puis il y a ce que la Russie fait. Et nous n’avons vu aucun retrait de ses forces », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken sur MSNBC.
La menace d’une invasion russe en Ukraine pèse sur les marchés d’actions qui sont d’autant plus prudents que les investisseurs attendent à 19h00 GMT le compte rendu de la réunion de politique monétaire de janvier de la Réserve fédérale américaine.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, environ la moitié des secteurs du Stoxx 600 ont fini dans le rouge à l’image de la consommation cyclique et des hautes technologies.
Les compartiments de l’énergie (+1,5%) et des matières premières (+1,1%) ont tiré leur épingle du jeu grâce au rebond des cours du pétrole et des métaux de base. ArcelorMittal, TotalEergies et BP ont gagné respectivement 3,1%, 0,8% et 1,6%.
Le secteur des télécoms (-1,1%) a été plombé par la chute de 12,3% d’Ericsson après la découverte d’irrégularités comptables dans ses activités en Irak qui pourraient être liées à des faits de corruption susceptibles d’avoir bénéficié à l’organisation armée Etat islamique.
Dans les résultats d’entreprises, Air Liquide, qui s’est dit confiant sur sa marge cette année malgré les tensions inflationnistes, a gagné 2,6. % La révision à la hausse des objectifs 2025 de la Française des Jeux (FDJ) lui a permis de prendre 2,9%..
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,6%, le Standard & Poor’s 500 de 0,6% également et le Nasdaq de 1,1%.
Les incertitudes autour de l’Ukraine profitent aux groupes pétroliers et gaziers tels qu’Exxon Mobil, Chevron, Diamondback Energy, Callon Petroleum, Occidental Petroleum et Marathon Oil, qui avancent de 0,5% à 4%.
Les poids lourds du numérique comme Apple, Microsoft, Meta Platforms et Tesla refluent de 1,1% à 3,1%.
ViacomCBS, qui a annoncé son intention de se renommer Paramount, plonge de plus de 22% après la publication d’un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes.
Les résultats d’Airbnb (+5,3%), Kraft Heinz (+4,6%) ou encore Devon Energy (+5,5%) sont en revanche bien accueillis.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail aux Etats-Unis ont rebondi nettement plus que prévu en janvier, a indiqué le département du Commerce, qui a fait état d’une hausse de 3,8% le mois dernier après un repli de 2,5% en décembre.
La production industrielle américaine, en hausse de 1,4%, a, pour sa part, dépassé les attentes en janvier.
En Europe, la production industrielle de la zone euro a également progressé plus que prévu en décembre, en hausse de 1,2% d’un mois sur l’autre et de 1,6% sur un an.
CHANGES
Aux changes, le dollar recule (-0,12%) pour la deuxième séance consécutive face à un panier de devises de référence, s’éloignant de sa moyenne mobile sur 10 jours, malgré le regain d’aversion au risque. Le billet vert continue cependant de bénéficier d’un potentiel haussier à court terme: l’ensemble des participants à l’enquête mensuelle de Reuters tablant sur un relèvement d’au moins un quart de point des taux de la Réserve fédérale ce mois-ci.
L’euro, en hausse de 0,18%, se traite à 1,1380 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans sont quasiment stables, à 2,0399% avant les « minutes » de la Fed.
Credit Suisse voit cependant le taux des Treasuries à dix ans atteindre 2,7% cette année, l’intermédiaire tablant sur une réponse musclée de la banque centrale américaine pour lutter contre une inflation élevée persistante. Ce taux a franchi jeudi dernier, pour la première fois depuis août 2019, le seuil des 2% après la publication des chiffres de l’inflation américaine.
En Europe, la situation autour de l’Ukraine a pesé sur les rendements. Celui du Bund allemand à dix ans s’est contracté de 3,7 points à 0,274% après avoir atteint en séance un plus haut depuis décembre 2018 à 0,331%. Son équivalent français de même échéance a fini en repli de 4,1 points à 0,746%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, qui a atteint lundi des sommets de sept ans, évolue au gré de la situation autour de l’Ukraine. A la clôture des Bourses en Europe, le baril Brent prenait 2,7% à 95,8 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3% à 94,6 dollars.
L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a par ailleurs fait état d’une hausse surprise des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière mais elle a précisé que les stocks au terminal de Cushing, dans l’Oklahoma, référence pour les contrats à terme sur le brut léger américain, avaient reculé de 1,9 million de barils à 25,8 millions de barils, leur niveau le plus bas niveau depuis septembre 2018.