Les Bourses européennes ont rebondi mercredi et Wall Street était également en hausse à l’approche de la publication du compte rendu de la réunion d’avril de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui pourrait dévoiler de nouveaux éléments sur la trajectoire des futures hausses de taux alors que le risque d’une récession de l’économie aux Etats-Unis inquiète.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,73% à 6.298,64points. Le Footsie britannique a pris 0,51% et le Dax allemand 0,63%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,81%, le FTSEurofirst 300 0,72% et le Stoxx 600 0,63%.
Les « minutes » de la Fed, susceptibles de donner de nouvelles indications sur les débats au sein de la banque centrale américaine, doivent être publiées à 18h00 GMT. Le président de l’institution, Jerome Powell, a déclaré la semaine dernière que la banque centrale monterait les taux aussi haut que nécessaire pour enrayer l’inflation même si cela impliquait de freiner la croissance.
Les marchés monétaires prévoient en conséquence des hausses de 50 points de base des taux aux Etats-Unis aux mois de juin et juillet.
« Si la Fed continue sur la voie qu’elle a suggérée, on aura une probabilité plus forte de récession en 2023 », prédit Mike Mullaney, directeur d’études sur les marchés mondiaux chez Boston Partners.
« On pourrait assister à un rallye de 5% à 6% à tout moment, mais cela ressemble essentiellement au rebond d’un chat mort », ajoute-t-il.
Des données publiées mardi et mercredi ont mis en exergue un ralentissement de l’activité aux Etats-Unis, une baisse des ventes de nouveaux logements et un recul de commandes de biens durables.
En Europe, la situation n’est guère mieux, l’activité ayant également ralenti ce mois-ci au regard des enquêtes PMI de S&P Global. La Banque centrale européenne (BCE), qui devrait ramener ses taux d’intérêt en territoire positif d’ici fin septembre, estime en outre mercredi qu’une hausse du coût du crédit pourrait pénaliser le marché immobilier de la zone euro.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, hormis le compartiment défensif de l’immobilier (-0,67%), tous les principaux secteurs du Stoxx 600 ont fini dans le vert avec l’énergie (+2,29%), les services aux collectivités (+1,92%) et les ressources de base (+0,92%) en tête.
Veolia Environnement, Engie et TotalEnergies ont signé l’une des meilleurs performances du CAC 40 avec des gains de 1,6% à 3,1%.
Le sous-compartiment des banques (+1,24%) a profité de la remontée en séance des rendements obligataires, plusieurs responsables de la BCE, dont Klaas Knot, l’un des membres les plus conservateurs de la banque centrale, ayant annoncé soutenir la stratégie d’une hausse graduelle des taux évoquée par Christine Lagarde, la présidente de l’institution.
BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale ont fini en hausse de 0,4% à 4,4%.
Ailleurs en Europe, Marks & Spencer a pris 4,8% après un bénéfice annuel ajusté conforme aux attentes, tandis que les résultats du producteur et distributeur d’électricité britannique SSE (+4,84%) et du fabricant suédois d’équipements médicaux Elekta (+3,01%) ont également été salués.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,10%, le Standard & Poor’s 500 de 0,41% et le Nasdaq de 0,76%, à la faveur d’achats à bon compte sur les valeurs de croissance.
Le secteur de la communication (+0,36%), qui a souffert mardi du « profit warning » de Snap (+12%), rebondit avec Twitter (+2,4%), Meta Platforms (+0,76%) et Pinterest +8,17%).
Les groupes technologiques comme Amazon (+2,42%), Tesla (+5%) et Nividia (+2,97%), qui doit publier après la clôture, sont également recherchés.
Dans l’actualité du jour des entreprises, Nordstrom bondit de 11% après le relèvement par la chaîne de grands magasins de ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice pour cette année, tandis que Wendy’s (+10%) profite d’une possible offre de rachat de son premier actionnaire, Nelson Peltz.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe ont fini quasiment stables après avoir évolué à la hausse et à la baisse en fonction des différentes déclarations des responsables de la Banque centrale européenne. Les investisseurs ont tenté de déterminer si le relèvement du coût du crédit serait graduel, comme le souhaite la présidente de l’institution Christine Lagarde, ou plus agressif, comme le préconisent Robert Holzmann, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, et Martins Kazaks, le gouverneur de la banque centrale de Lettonie.
Le taux du dix ans allemand, qui a chuté mardi de sept points de base, a fini quasiment inchangé à 0,956%, après avoir gagné en séance un demi-point. Son équivalent français de même échéance a également terminé stable à 1,489%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans, qui a touché un sommet de trois ans et demi début mai, évolue peu à 2,7577% avant la publication des « minutes » de la Fed.
CHANGES
Le dollar s’apprécie de 0,43% face à un panier de devises de référence après avoir touché mardi un creux d’un mois sur fond de repli récent des rendements obligataires américains.
L’euro rechute de 0,73% à 1,0655 dollar après le plus haut depuis le 25 avril atteint mardi contre le billet vert.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant, les investisseurs ne parvenant pas à arbitrer entre les tensions sur l’offre, la perspective d’une hausse de la demande à l’approche de la saison estivale, généralement marquée par de nombreux déplacements et un éventuel embargo européen sur les hydrocarbures russes.
Au moment de la clôture en Europe, le baril de Brent cède 0,31% à 113,21 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,22% à 109,54 dollars.