Les actions européennes ont subi mardi leur plus forte baisse depuis décembre dans le sillage du repli marqué de Wall Street, les craintes d’un retour de l’inflation susceptible de conduire à une remontée prématurée des taux d’intérêt ayant fait un retour en force.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,86% (118,6 points) à 6.267,39 points. A Londres, le FTSE 100 a reculé de 2,59% et à Francfort, le Dax a abandonné 1,82%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur un repli de 1,92%, le FTSEurofirst 300 de 2,12% et le Stoxx 600 de 1,97%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis le 21 décembre.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones cédant 1,29%, le Standard & Poor’s 500 0,98% et le Nasdaq Composite 0,4%.
A la veille de la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, de nouveaux signes d’accélération de l’inflation en Chine et les records inscrits par les prix du cuivre et du minerai de fer ont alimenté les spéculations sur le risque de voir les grandes banques centrales contraintes de resserrer plus rapidement qu’anticipé leur politique monétaire en réduisant leurs achats sur les marchés.
En Europe, François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a assuré que celle-ci poursuivrait ces achats au moins jusqu’en mars 2022, soulignant que « toute hypothèse de réduction du volume de nos achats d’ici là (…) est purement spéculative ».
VALEURS
Le repli n’a épargné aucun des grands secteurs de la cote européenne mais la plus forte baisse du jour est pour celui du transport et des loisirs, dont l’indice Stoxx a perdu 5,73%, avec entre autres la chute de 7,4% d’IAG, la maison mère de British Airways et Iberia, après le lancement d’une émission d’obligations convertibles de 800 millions d’euros.
Le compartiment des hautes technologies, lui, a cédé 1,99%. A Paris, Capgemini a perdu 2,65%, Dassault Systèmes 0,54%.
La plus forte baisse du CAC 40 à Paris est pour Renault (-6,44%) après la perte annuelle record de Nissan.
Alstom a abandonné 2,84% après ses résultats, plombés par une nouvelle provision liée au rachat de Bombardier Transport.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Chine, les prix à la production, en hausse de 6,8% sur un an, affichent leur plus forte progression depuis trois ans et demi.
En Allemagne, l’indice ZEW du sentiment des investisseurs a progressé plus qu’attendu, remontant à 84,4 après 70,7 en avril.
CHANGES
Le dollar, pénalisé par les inquiétudes liées à l’inflation américaine, cède de nouveau du terrain face aux autres grandes devises (-0,20%) et a touché un nouveau plus bas de deux mois et demi.
L’euro, qui profite entre autres de la bonne surprise de l’indice ZEW allemand, s’apprécie de plus de 0,3% face au billet vert et il est remonté au-dessus de 1,2170.
TAUX
Les craintes inflationnistes favorisent la remontée des rendements des bons du Trésor américain, à 1,6217% pour celui des titres à dix ans, qui affiche désormais trois séances consécutives de hausse.
Les écarts avec les rendements des titres indexés sur l’inflation suggèrent que le marché anticipe une inflation à 2,5% en moyenne sur les années à venir.
En zone euro, le rendement du Bund à dix ans a pris cinq points de base sur la journée à -0,161% après un pic en séance à -0,152%, son plus haut niveau depuis 14 mois.
PÉTROLE
Le marché pétrolier, après avoir passé la majeure partie de la journée dans le rouge, a trouvé un soutien dans le rapport mensuel de l’Opep, l’organisation ayant revu à la hausse sa prévision de demande mondiale et confirmé tabler sur une reprise soutenue.
Le Brent gagne 0,2% à 68,46 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,29% à 65,11 dollars. Ils étaient auparavant tombés respectivement à 67,13 et 63,68 dollars.