Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street évoluait également dans le rouge à mi-séance, les marchés d’actions ayant été pénalisés par l’avertissement du patron de Tesla sur la conjoncture économique et les statistiques du rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui font craindre une accélération du resserrement monétaire face à une inflation galopante.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,23% à 6.485,3 points. Le Dax allemand a pour sa part cédé 0,17%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,3%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,26%.
La Bourse de Londres est restée fermée en raison des célébrations du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, tandis qu’en Chine continentale et Hong Kong, la journée a été fériée, ce qui a limité le volume des échanges.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 0,46% et le Stoxx 600 0,87%.
Le rapport publié vendredi par le département du Travail a montré que l’économie américaine avait créé en mai plus d’emplois que prévu (390.000 contre 325.000 attendus), tandis que le taux de chômage est resté stable à 3,6%, ce qui témoigne de la robustesse du marché du travail et pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à accélérer la remontée de ses taux d’intérêt.
« (Ce rapport) autorise la Fed à poursuivre ses hausses de taux parce que le marché du travail est solide. La Fed peut s’inquiéter davantage des pressions inflationnistes et moins du marché du travail », a expliqué Anthony Saglimbene, stratège marchés chez Ameriprise Financial.
« Le marché est toujours préoccupé par l’inflation des salaires. Même avec une hausse de 0,3%, cela reste un taux très élevé », a-t-il ajouté, faisant référence au rapport sur l’emploi.
Des hausses de taux d’un demi-point sont attendues ce mois-ci et en juillet aux Etats-Unis, tandis que dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué que son taux de dépôt reviendrait en territoire positif d’ici fin septembre.
Les marchés monétaires en zone euro tablaient vendredi sur une augmentation de 125 points de base des taux de la BCE d’ici la fin de l’année et un relèvement de 100 points d’ici octobre..
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,09%, le Standard & Poor’s 500 de 1,72% et le Nasdaq de 2,64%.
Outre la crainte d’une hausse brutale des taux d’intérêt, Tesla et Apple pèse sur les indices.
Elon Musk, le directeur général de Tesla, a annoncé dans un courriel adressé jeudi aux cadres de l’entreprise avoir « un très mauvais pressentiment » pour les perspectives de l’économie. L’action chute de 8,77%.
Apple, de son côté, cède 4,18%, des sources ayant rapporté à Reuters que l’Union européenne devrait s’accorder le 7 juin sur un projet de directive qui imposera l’adoption d’un chargeur universel USB-C à tous les fabricants de smartphones et tablettes.
Sur le plan sectoriel, la consommation (-2,90%) et les nouvelles technologies (-2,66%) figurent parmi les plus fortes baisses, tandis que l’énergie gagne 0,93%.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, les compartiments défensifs comme ceux des services aux collectivités, de l’immobilier et de la santé ont résisté à la tendance baissière et l’énergie (+0,62%) a affiché la plus forte hausse.
TotalEnergies (+0,57%), Veolia (+1,29%) et Sanofi (+0,73%) se sont notamment distingués sur le CAC 40 parisien.
Côté baisse, Faurecia, qui a lancé une augmentation de capital de 705 millions d’euros pour financer le rachat de l’équipementier automobile allemand Hella, a abandonné 6,70%.
Ailleurs en Europe, Aperam a gagné 1,82% et Acerinox a reflué de 2,99%, les deux sidérurgistes ayant confirmé vendredi discuter de la possibilité d’une fusion susceptible de donner naissance au numéro un européen de l’acier inoxydable.
Leonardo a pris 1,86% en réaction à une information selon laquelle le groupe allemand Rheinmetall (+4,93%) souhaite prendre une participation de 49% dans la division OTO Melara du groupe de défense italien.
LES INDICATEURS DU JOUR
La croissance de l’activité des entreprises privées de la zone euro est restée solide en mai mais elle est de plus en plus menacée par l’envolée des prix, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, montre l’enquête de S&P Global.
Les ventes au détail dans la zone euro ont, elles, diminué contre toute attente en avril, de 1,3%, tandis que la production industrielle en France a reculé de 0,1% sur la même période.
Aux Etats-Unis, la croissance de l’activité du secteur des services a ralenti en mai pour le deuxième mois consécutif avec un indice ISM en repli à 55,9 après 57,1 en avril.
CHANGES
Le dollar, qui évolue proche d’un sommet de dix ans face aux autres grandes devises, progresse encore de 0,29%, dans des anticipations de hausse de taux aux Etats-Unis
L’euro, en repli de 0,24%, se traite à 1,0719 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires aux Etats-Unis sont tirés par le rapport sur l’emploi, permettant au taux des bons du Trésor américain à dix ans de monter à un sommet de deux semaines à 2,986%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a pris environ quatre points de base à 1,272% après avoir grimpé jusqu’à 1,281%, au plus haut depuis 2014.
PÉTROLE
Les cours pétroliers montent, certains analystes estimant que la décision de l’Opep+ d’augmenter sa production mensuelle de 648.000 barils par jour (bpj) en juillet et en août ne suffira pas à répondre à la demande dans un contexte de levée des restrictions sanitaires en Chine.
Le baril de Brent prend 2,02% à 119,96 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,16% à 119,35 dollars.