Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street était également dans le rouge, les indices étant plombés par des résultats en demi-teinte et de nouvelles statistiques sur la reprise économique et l’inflation qui amènent les investisseurs à jouer la carte de la prudence.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,32% à 6 612,76 points. Le Footsie britannique a perdu 0,65% et le Dax allemand 0,61%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,67%, le FTSEurofirst 300 de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,45%.
Sur l’ensemble de juillet, le Stoxx 600 a gagné cependant 1,97%, signant ainsi son sixième mois consécutif de hausse. Le CAC 40, lui, a fini la semaine sur une hausse de 0,66% et le mois sur un gain de 1,61%.
En Europe, la séance a été une nouvelle fois marquée par une salve de résultats mais également plusieurs indicateurs macroéconomiques, comme la consommation des ménages en France, la première estimation du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au deuxième trimestre ou encore les chiffres de l’inflation dans le bloc au mois de juillet.
La croissance plus solide que prévu de l’économie en zone euro au deuxième trimestre (+2,0%) n’est cependant pas parvenue à inverser la tendance, l’accélération de l’inflation dans le bloc et la propagation du variant Delta du coronavirus continuant d’inciter les investisseurs à la prudence.
Aux Etats-Unis, les indices sont également affectés par la hausse des prix à la consommation qui s’est accélérée en juin, l’inflation sous-jacente s’éloignant encore davantage de l’objectif de 2% de la Réserve fédérale, montrent les statistiques publiées vendredi par le département du Commerce.
Les dépenses et les revenus des ménages aux Etats-Unis ont en outre progressé plus vite que prévu le mois dernier à respectivement +1,0% (contre un consensus de 0,7%) et +0,1% (contre un consensus de -0,3%). L’indice d’inflation « core PCE », le plus surveillé par la Fed, est toutefois ressorti le mois dernier en dessous du consensus (+0,4% contre +0,6% prévu).
Le thème de l’inflation reste très important malgré le message rassurant de la Fed à son sujet, car le marché cherche à déterminer le moment d’un éventuel resserrement de la politique monétaire de la banque centrale.
Le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, a estimé vendredi que la politique monétaire des Etats-Unis était trop accommodante au regard de la croissance rapide, de la forte inflation et du « début d’une bulle dans l’immobilier ».
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,39%, le Standard & Poor’s 500 de 0,57% et le Nasdaq de 0,83%. L’indice phare des valeurs technologiques est pénalisé par la chute de 7% d’Amazon, qui anticipe un ralentissement de la croissance de ses ventes au cours des prochains trimestres.. Dans son sillage, Apple, Alphabet, la maison mère de Google, et Facebook perdent entre 0,3% et 1%. Caterpillar, considéré comme un baromètre de l’économie, recule de près de 4%. Pinterest plonge pour sa part de 18,6%, à un creux de plus de deux mois, en raison d’un ralentissement de la croissance du nombre d’utilisateurs du réseau social.
Alors que la moitié des entreprises du S&P-500 ont publié leurs résultats trimestriels, 91% d’entre elles ont dépassé le consensus, selon les données de Refinitiv. Mais d’après Randy Frederick, responsable trading et dérivés chez Charles Schwab, les attentes des investisseurs étaient simplement trop élevées après une année de pandémie de COVID-19.
Sur le S&P, les indices liés aux valeurs défensives comme l’immobilier (+0,62%) et les biens de consommation de base (+0,26%) sont les rares à afficher un gain.
VALEURS
Sur le marché boursier européen, EssilorLuxottica a fini en tête du CAC 40 avec un gain de 3,38% à la faveur d’un relèvement de ses prévisions financières pour 2021 après un bon premier semestre.
Les résultats de l’Oréal, Hermès, Euronext ou Fnac Darty ont également été salués.
Renault (-3,81%), en revanche, a terminé parmi les plus fortes baisse, la crise des composants électroniques et l’inflation des matières premières éclipsant le retour au bénéfice.
BNP (-1,19%) et Engie (-3%) ont également fini dans le rouge.
Hors résultats, le cours d’Iliad a bondi de plus de 61% pour s’aligner sur le prix de l’OPA simplifiée de Xavier Niel, qui souhaite retirer le groupe de la cote pour pouvoir accélérer sa transformation.
Ailleurs en Europe, la banque italienne UniCredit a pris 2,8%, les investisseurs saluant un bénéfice net plus élevé que prévu. La banque a également annoncé être en discussions avec le gouvernement en vue du rachat potentiel de Monte dei Paschi di Siena dont l’action a grimpé de 3,35%.
CHANGES
Aux changes, l’indice dollar avance de 0,27% après avoir touché plus tôt un creux d’un mois, tandis que l’euro reste proche d’un 1,19 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire américain, le rendement des Treasuries à dix ans cède quatre points de base, à 1,2273%.
Son équivalent allemand, référence en Europe, a fini peu changé, autour de -0,461%.
PÉTROLE
Le baril de Brent prend 0,34% à 76,31 dollars et le brut léger américain grappille 0,16% à 73,78 dollars, alors que les cours du pétrole sont en passe d’afficher des gains sur l’ensemble de la semaine.