Les Bourses européennes ont terminé en baisse et Wall Street évoluait dans le rouge à la mi-séance sur fond d’inquiétudes sur la croissance mondiale, l’inflation et le durcissement des politiques monétaires des banques centrales, des facteurs qui alimentent une nouvelle fois l’aversion au risque à la veille de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,8% à 6.448,63 points. Le Footsie britannique a perdu 0,08% et le Dax allemand 0,76%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,47%, le FTSEurofirst 300 0,64% et le Stoxx 600 0,57%.
La remontée des rendements obligataires dans un contexte d’anticipation de hausse des taux face à une inflation élevée, qui pourrait encore accélérer au regard de la nouvelle flambée des cours du pétrole, pèse sur les marchés d’actions.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a pris 6,3 points à 1,350%, au plus haut depuis 2014.
Son équivalent français de même échéance a fini sur un gain de 6,5 points de base à 1,871% après avoir touché en séance un sommet depuis 2014 également à 1,883%.
Les marchés monétaires en zone euro tablent désormais sur une augmentation de 75 points de base des taux de la BCE d’ici septembre, avec une première hausse de 25 points en juillet.
Aux Etats-Unis, où seront publiés vendredi les chiffres mensuels des prix à la consommation, le rendement des Treasuries à dix ans gagne 4,8 points à 3,0178%.
Les données économiques du jour ont également constitué un frein à la prise de risque puisque l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a relevé son estimation d’inflation dans les pays membres à 8,5% cette année et abaissé celle de la croissance du PIB mondial à 3% cette année..
La production industrielle en Allemagne a en outre augmenté moins que prévu en avril (+0,7% contre une hausse de 1% attendue) et la croissance du PIB dans la zone euro a progressé marginalement au premier trimestre en rythme annuel.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la finance (-1,2%) et les banques (-0,9%) ont accusé parmi les plus fortes baisses après l’avertissement émis par Credit Suisse. La banque helvétique, en repli pendant une bonne partie de la séance après avoir dit anticiper une nouvelle perte au deuxième trimestre, a fini sur un gain de 3,7%, en réaction à une information selon laquelle State Street envisage une offre d’achat sur Credit Suisse.
Deutsche Bank a reculé de 1,9%, HSBC de 1,7%, BNP Paribas de 0,7%, Société générale de 0,6%.
Dans les autres compartiments, Inditex, la maison mère de Zara, a bondit de 6,3% à la faveur d’une progression de 80% de son bénéfice net sur la période février-avril, à 760 millions d’euros.
Les hautes technologies (+0,6%), l’une des meilleures performances derrière l’énergie, ont continué de bénéficier d’achats à bon compte, dans le sillage du Nasdaq à Wall Street.
Korian a plongé de 9,5% après des informations du Parisien sur des plaintes de familles contre le gestionnaire de maisons de retraite. Son concurrent Orpea, dont le siège a fait l’objet d’une perquisition, a cédé 3,1%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,25%, le Standard & Poor’s 500 de 0,37% et le Nasdaq de 0,06%.
Huit des 11 principaux secteurs du S&P-500 évoluaient dans le rouge, l’industrie, la consommation et l’immobilier accusant parmi les plus fortes pertes. A l’opposé, le compartiment de l’énergie, qui a enregistré depuis le début de l’année une hausse de 65%, figurait parmi les plus importants gains, le pétrole Brent se traitant à 122 dollars le baril.
Intel, en repli de 3,8%, plus forte baisse dans les grandes valeurs technologiques, est affecté par la publication d’une note de Citigroup qui prévoit un deuxième trimestre difficile pour le géant des semi-conducteurs.
CHANGES
L’euro, en hausse pour l’approche de la réunion de la BCE, se traite à un sommet de sept ans contre le yen à 142,84. La monnaie japonaise, qui reste sur une série de dix séances consécutives de repli, est pénalisée par la politique jugée ultra-accommodante de la banque centrale du pays.
Face au dollar, la devise unique européenne prend 0,36% à 1,0737, nettement au-dessus son creux récent à 1,03 dollar. Le dollar, pour sa part, est stable (+0,03%) contre un panier de devises de référence.
PÉTROLE
Les cours pétroliers progressent dans un contexte de hausse de la demande d’essence aux Etats-Unis malgré la flambée des prix à la pompe. Ils sont aussi soutenus par la perspective d’une forte demande en Chine où les restrictions sanitaires sont en train d’être levées progressivement.
Le baril de Brent avance de 1,69% à 122,62 dollars le baril, s’acheminant vers sa meilleure performance en clôture depuis le 31 mai. Celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,53% à 121,24 dollars et se dirige vers son niveau le plus élevé depuis le 8 mars.