Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi et Wall Street évoluait également en territoire positif à la mi-séance, la tendance étant soutenue essentiellement par les banques qui profitent de la remontée des rendements obligataires après les annonces restrictives du président de la Réserve fédérale américaine (Fed).
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,17% à 6.659,41 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,29% et le Dax allemand de 1,02%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,9%, le FTSEurofirst 300 0,73% et le Stoxx 600 0,73%.
Sur les marchés financiers, les anticipations de hausse de taux d’intérêt ont pris mardi le pas sur les inquiétudes liées à la poursuite de la guerre en Ukraine et les nouvelles sanctions occidentales en préparation alors que jeudi marquera la fin du premier mois du conflit entre Moscou et Kyiv.
Jerome Powell a déclaré lundi soir que la Fed devait agir « rapidement » pour maîtriser une inflation trop élevée et qu’elle pourrait, si la situation l’exige, recourir à des hausses de taux d’intérêt plus importantes qu’habituellement.
La banque centrale américaine a relevé la semaine dernière d’un quart de point ses taux pour la première fois depuis fin 2018 et Goldman Sachs estime désormais qu’elle pourrait encore les augmenter de 50 points de base en mai et en juin.
« Pour le moment, le marché ne s’inquiète pas des taux plus élevés. Il regarde l’autre versant et se dit qu’une hausse des taux est nécessaire pour s’attaquer au problème de l’inflation et salue ainsi le biais restrictif de la Fed », commente Dennis Dick, trader chez Bright Trading.
En Europe, les marchés monétaires tablent également sur un relèvement de 50 points de base des taux de la Banque centrale européenne d’ici la fin de l’année, malgré les déclarations récentes de la présidente de l’institution, Christine Lagarde, selon lesquelles la BCE n’est pas pressée de renchérir le coût du crédit.
VALEURS EN EUROPE
Sur le plan sectoriel en Europe, à l’exception de la santé (-0,07%) et de l’énergie (-0,35%), tous les principaux compartiments du Stoxx 600 ont fini dans le vert, les valeurs financières (+1,19%) et bancaires (+2,44%) ayant enregistré les meilleures performances.
Crédit agricole a avancé de 1,50%, Deutsche Bank de 5,61% et HSBC de 3,15%.
Dans l’actualité des entreprises, à Paris, Air Liquide a fini dans le rouge après la présentation de son nouveau plan stratégique à horizon 2025.
A Amsterdam, le spécialiste néerlandais de la livraison de repas Just Eat Takeaway.com a gagné 2,71% à la faveur d’un partenariat stratégique à long terme avec McDonald’s pour élargir ses services.
A Rome, le groupe de défense Leonardo a terminé dans le vert après la vente par sa filiale américaine de sa division GES de satellites de communications à SES pour 450 millions de dollars.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avançait de 0,63%, le Standard & Poor’s 500 de 0,89% et le Nasdaq de 1,54%
Neuf des onze secteurs du S&P-500 évoluent dans le vert, la finance (+1,51%) et la consommation de biens non essentiels (+1,39%) étant en tête. Le sous-compartiment bancaire prend pour sa part 2,27%, soutenu notamment par Bank of America (+2,56%) et Wells Fargo (+4,01%) dans le sillage de la forte hausse du rendement des Treasuries.
Nike, en hausse de 2,96%, est porté par la publication par le groupe d’un chiffre d’affaires et d’un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes, tandis qu’Alibaba (+12,34%) profite de l’annonce d’un plan de rachat d’actions record de 25 milliards de dollars (22,7 milliards d’euros).
CHANGES
Le dollar est stable (+0,04%) face à un panier de devises internationales, perdant son statut de valeur refuge face au regain d’appétit pour le risque des investisseurs.
L’euro, qui a pâti récemment des inquiétudes sur le conflit russo-ukrainien, est lui aussi quasi inchangé (-0,01%) face au dollar.
Dans les cryptomonnaies, le bitcoin avance de 3,5% à plus de 42.600 dollars, profitant du reflux de l’aversion au risque.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend cinq points de base à 2,373% après avoir touché un sommet depuis mai 2019 à 2,39%.
En Europe, celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a gagné 7,1 points de base à 0,502% après avoir atteint 0,526%, un plus haut depuis octobre 2018. Le taux du deux ans a fini en hausse de 6,7 points à -0,237%, après un pic depuis septembre 2015 à -0,211%.
Le rendement de l’OAT française à dix ans a pris 6,2 points à 0,969%.
PÉTROLE
Au lendemain de leur forte hausse, les cours pétroliers sont volatils mardi en raison des incertitudes sur un éventuel embargo européen sur le pétrole russe.
« On ne sait toujours pas s’il y aura des sanctions (visant le pétrole russe) », note Carsten Fritsch de Commerzbank, ajoutant qu’une telle décision requiert l’unanimité alors que certains pays membres de l’Union européenne, à l’image de l’Allemagne, sont plus dépendants que d’autres des hydrocarbures russes.
A la clôture des Bourses en Europe, le baril de Brent perd 0,61% à 114,94 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,7% à 110,21 dollars.