Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance après la publication des chiffres mitigés des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois d’avril qui montrent le premier ralentissement depuis août dernier de l’inflation en rythme annuel mais témoignent également d’un répit sans doute provisoire.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 2,5% à 6.269,73 points. Le Footsie britannique a pris 1,44% et le Dax allemand 2,17%.
L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 2,62%, le FTSEurofirst 300 de 1,69% et le Stoxx 600 de 1,74%.
Le département américain du Travail a indiqué mercredi que la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis avait nettement ralenti en avril sous l’effet du recul des prix de l’essence.
L’indice des prix à la consommation (CPI) a décéléré à 0,3% le mois dernier après un bond de 1,2% en mars et sur un an la hausse a ralenti à 8,3% contre 8,5% en mars.
La publication de cette statistique, une heure avant l’ouverture de Wall Street, a dans un premier temps effrayé les investisseurs car l’inflation dite de base, c’est-à-dire, hors énergie et produits alimentaires, a continué d’accélérer en avril, au-dessus des attentes des économistes, donnant à penser que le ralentissement des prix était seulement temporaire alors que les tarifs à la pompe sont repartis à la hausse cette semaine aux Etats-Unis, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
« Les données soulignent que l’inflation et la hausse des prix n’ont probablement pas encore atteint leur pic », commente Greg Bassuk, directeur général d’AXS Investments.
Les marchés monétaires tablent néanmoins désormais à 77% sur une hausse de 75 points de base des taux de la Réserve fédérale américaine contre une probabilité de 81% avant la publication des chiffres de l’inflation américaine.
En Europe, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a annoncé mercredi que l’institution pourrait mettre fin à son programme d’achats d’actifs (APP) au début du troisième trimestre et relever ses taux « quelques semaines » plus tard, alors que l’inflation en zone euro a atteint le mois dernier 7,5% sur un an.
La hausse des prix à la consommation en Allemagne a par ailleurs été confirmée ce mercredi à 7,8% sur un an en avril.
Sur les marchés obligataires, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est repassé au-dessus de 3% et celui à deux ans, le plus sensible à l’évolution des taux, prenait près de 8 points de base à 2,698% à la clôture des Bourses européennes.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini stable à 1,001% et son équivalent français de même échéance pratiquement inchangé à 1,525%.
VALEURS EN EUROPE
Hormis la santé (-1%), tous les principaux compartiments du Stoxx 600 paneuropéen ont fini dans le vert, l’énergie (+3,2%), les ressources de base (+1,9%) et la finance (+2,1%) ayant enregistré l’un des plus forts gains.
Les groupes pétroliers TotalEnergies, Eni et BP ont pris de 2,7% à 4,5%.
Dans les banques, Société générale, BNP Paribas, Deutsche Bank ont avancé respectivement de 2,8%, 2,4% et 2,3%, tandis que l’indice du secteur bancaire a gagné 2,3%.
Côté résultats d’entreprises, Alstom a chuté de 5,1%, ses perspectives sur sa trésorerie ayant déçu les investisseurs.
Thyssenkrupp s’est en revanche envolé de 11,2% après avoir relevé ses perspectives annuelles de chiffre d’affaires et de résultat opérationnel.
Les publications de groupe de luxe italien Salvatore Ferragamo (+10%) et de la société de restauration collective Compass (+7,3%) ont également été saluées, permettant à Elior d’avancer de 5,5% dans son sillage.
Bayer a cédé 6,2% après que l’administration américaine a demandé à la Cour suprême de ne pas donner suite au recours du groupe allemand sur les litiges concernant le Roundup.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,78%, le Standard & Poor’s 500 de 0,58%, tandis que le Nasdaq, qui a touché cette semaine un creux de 18 mois, recule de 0,36%.
La remontée des rendements profite au secteur financier et bancaire, mais pénalise les valeurs technologiques comme Amazon, Microsoft, Apple, Meta Platforms et Tesla, qui fléchissent de 0,2% à 0,8%.
Outre les banques, le compartiment de l’énergie (+3,35%) soutient le Dow Jones et le S&P-500 alors que les investisseurs redoutent des tensions sur l’offre de brut.
Dans les publications de résultats, Coinbase Global plonge de 23% après avoir accusé une perte nette au titre du premier trimestre sur fond de déroute des marchés boursiers.
CHANGES
Le dollar, initialement à un creux de quatre jours face à un panier de devises de référence, a réduit ses pertes après la publication des chiffres de l’inflation américaine.
« L’inflation est beaucoup plus élevée que prévu, en particulier sur la mesure dite de base, ce qui suggère que les pressions inflationnistes sous-jacentes restent suffisamment fortes et persistantes », note Karl Schamotta, stratège marchés chez Cambridge Global Payments.
L’euro, en hausse de 0,23%, se traite à 1,0550 dollar alors que plusieurs membres de la BCE, dont le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ont confirmé un relèvement probable des taux de l’institution européenne cet été.
PÉTROLE
Les cours pétroliers remontent après une chute de près de 10% dans les deux dernières séances, soutenus par les craintes sur l’offre alors que l’Union européenne tente de parvenir à un consensus sur de nouvelles sanctions contre la Russie.
Le baril de Brent prend 4,94% à 107,54 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 5,52% à 105,22 dollars.