Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance, le regain d’optimisme sur les marchés d’actions se confirmant après la publication de nouvelles données économiques aux Etats-Unis qui plaident pour un relèvement seulement progressif des taux d’intérêt.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,78% à 6.410,58 points. Le Footsie britannique a pris 0,56% et le Dax allemand 1,59%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 1,72%, le FTSEurofirst 300 0,82% et le Stoxx 600 0,78%.
Le département américain du Commerce a indiqué que la contraction de l’économie au premier trimestre avait été un peu plus forte qu’estimé initialement (-1,5% en rythme annualisé contre -1,4%) en raison d’un déficit commercial record et d’un léger ralentissement de la constitution des stocks.
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont en revanche diminué un peu plus que prévu la semaine dernière, à 210.000.
Ces statistiques n’ont pas remis en cause le regain d’optimisme constaté la veille à Wall Street et ont même conforté, selon Thomas Hayes, président de Great Hill Capital, le scénario d’un durcissement monétaire moins important que redouté.
« Les données sont favorables à l’élaboration d’un éventuel biais accommodant dans plusieurs mois », a-t-il dit.
D’après le compte-rendu de la réunion de mai de la Fed, la majorité des responsables de la banque centrale américaine ont jugé « vraisemblablement appropriées » de nouvelles hausses du coût du crédit de 50 points de base en juin et juillet, une perspective qui rassure certains investisseurs, inquiets qu’une hausse brutale des taux plonge l’économie en récession.
En Europe, où l’inflation évolue également à des niveaux records alors que l’activité montre des signes de ralentissement selon les premiers résultats des enquêtes PMI de S&P Global pour le mois de mai, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est également prononcé en faveur d’un relèvement progressif du coût du crédit.
Signe de la confiance des investisseurs, l’indice de la volatilité a reflué aux Etats-Unis à 27,4 points, soit un creux depuis le 18 mai, et en Europe, il a fini en repli de 6,4% à 25,6 points.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,54%, le Standard & Poor’s 500 de 1,76% et le Nasdaq de 2,18%
Tous les principaux secteurs du S&P-500 évoluent dans le vert, la finance (+1,97%) et la consommation (4,05%) en tête. Ce dernier compartiment est soutenu par les prévisions de la chaîne de grands magasins Macy’s, qui bondit de 15%, et les perspectives annuelles des distributeurs à bas prix Dollar General (+12,1%) et Dollar Tree (+17,6%). Le sous-segment de la distribution prend 3,92%.
La tendance est également animée par le secteur des semi-conducteurs (+3,18%) après l’annonce par Broadcom (+3,4%) du rachat du fournisseur de services dans l’informatique dématérialisée VMware (+2,7%) pour 61 milliards de dollars (56,9 milliards d’euros). Intel, Qualcomm et AMD avancent de 2,3% à 6,5%.
VALEURS
En Europe, où les échanges ont été limités en raison de l’Ascension, la plupart des principaux secteurs du Stoxx 600 ont fini dans le vert, l’énergie (+1,78%), la consommation cyclique (+2,46%) et la distribution (+4,81%) affichant parmi les meilleures performances.
TotalEnergies a pris 2,1%, tandis que dans le secteur du luxe, LVMH, Hermès et Kering ont avancé de 2,4% à 3,6%.
Dans l’actualité des entreprises, le fabricant de tubes en acier Vallourec, en repli de 7,1%, a souffert d’un placement d’actions par plusieurs investisseurs avec une décote de 12,5% par rapport à son cours de clôture de mercredi.
Les spécialistes des semi-conducteurs STMicroelectronics et ASM International ont profité de l’annonce du rachat de VMware par Broadcom.
Ailleurs en Europe, l’opérateur télécoms BT a cédé 2,2% après avoir annoncé que le gouvernement britannique allait lancer une enquête sur la participation de Patrick Drahi, le fondateur d’Altice, à son capital.
CHANGES
L’indice dollar cède 0,19% face à un panier de devises de référence, les « minutes » de la Fed ne présentant aucune surprise.
L’euro, pour sa part, avance de 0,43% à 1,0715 dollar, tandis que la livre sterling a touché un pic de trois semaines face au billet vert à 1,2620.
TAUX
Les rendements obligataires varient peu dans un contexte de recul des craintes sur l’inflation au regard des derniers résultats publiés par les entreprises. Celui des Treasuries à dix ans cède trois points de base à 2,7756%.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a gagné environ cinq points de base à 0,9940%, après avoir touché en séance 0,887%, son niveau le plus bas depuis le 13 mai, en raison des incertitudes sur l’ampleur de la hausse attendue des taux de la BCE en juillet.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont soutenus à la fois par les craintes sur l’offre dans la perspective d’un embargo européen sur les hydrocarbures russes et l’annonce d’une baisse plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis au cours de la semaine précédant le 20 mai.
Le Brent prend 2,82% à 117,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,62% à 114,36 dollars.