Les Bourses européennes ont terminé timidement dans le vert lundi au terme d’une séance sans relief en l’absence de Wall Street fermée pour cause de jour férié, les investisseurs continuant à faire preuve de prudence alors que les inquiétudes sur l’inflation et la remontée rapide des taux d’intérêt sont loin d’avoir disparu.
La place boursière de Paris a fini sur un gain de 0,64% à 5.920,09 points. L’indice CAC 40 a cependant été freiné par les résultats des élections législatives en France, le camp présidentiel affrontant l’inconnu, pris en étau entre l’alliance de gauche Nupes et un Rassemblement national au plus haut à l’Assemblée nationale, une situation inédite qui pourrait contraindre Emmanuel Macron à d’aléatoires coalitions de projet.
Le Footsie britannique a avancé plus franchement de 1,41% et le Dax allemand de 1,06%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,79%, le FTSEurofirst 300 0,84% et le Stoxx 600 0,88%.
Malgré la tendance positive enregistrée lundi sur les marchés d’actions, le tour de vis opéré la semaine dernière par les banques centrales américaine, suisse et britannique face à une inflation galopante, pourrait de nouveau secouer cette semaine les indices, dans un contexte de crainte d’une récession.
« Les marchés sont toujours en train de digérer la révision à la hausse des anticipations de taux de la Fed, et les actifs à risque pourraient avoir du mal à afficher un rebond durable pour l’instant », écrivent les analystes d’ING dans une note.
Auditionnée au Parlement européen, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a réaffirmé lundi la volonté de l’institution de relever ses taux d’intérêt à deux reprises pendant l’été.
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), doit, pour sa part, s’exprimer devant le Sénat mercredi et la Chambre des représentants jeudi, ce qui pourrait donner aux investisseurs de nouveaux éléments sur l’évolution des taux.
Côté indicateur économique du jour, la hausse des prix à la production en Allemagne s’est poursuivie en mai avec un indice en progression de 33,6% en rythme annuel contre +33,5% en avril.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, la construction (-1,69%) a accusé le plus important repli parmi les grands des secteurs qui ont tous pratiquement fini dans le vert. L’énergie (+2,14%) et les banques (+3,31%), qui ont continué de bénéficier des anticipations de remontée des taux d’intérêt, se sont distinguées.
Les craintes d’une crise politique en France ont toutefois limité les gains de Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole, tandis que la hausse a été plus nette pour des banques comme Deutsche Bank (+2,79%), Unicredit (+4,34%) ou encore Barclays (+2,69%).
Sur le CAC 40, Renault a bondi de 9,73%, soutenu par la recommandation à l' »achat » de Jefferies, tandis que sur le SBF 120, Valneva s’est envolé de 29,31% à la faveur de l’annonce d’une prise de participation de Pfizer au capital du laboratoire nantais.
A Rome, Telecom Italia (TIM) a avancé de 2,94%, une source ayant déclaré que Vivendi, premier actionnaire du groupe, visait une valorisation de 31 milliards d’euros, dette comprise, pour le réseau de téléphonie fixe de l’ancien monopole italien en cas de scission.
A Londres, EasyJet a pris 1,53% malgré l’annonce par la compagnie d’une suppression de plus de vols cet été dans un contexte de perturbations dans les aéroports. Le secteur du tourisme et des voyages a cependant enregistré la deuxième meilleure performance sectorielle en Europe.
A WALL STREET
La Bourse de New York, qui a terminé vendredi en ordre dispersé avec un Dow Jones dans le rouge, est fermée ce lundi en raison du Juneteenth National Independence Day, jour de l’émancipation des esclaves afro-américains.
TAUX
Sur les marchés obligataires, les rendements ont repris leur progression: celui du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de plus de sept points à 1,739%, tandis que celui à deux ans a pris quatre points à 1,128%.
Le rendement de l’OAT à dix ans a gagné près de neuf points à 2,305%
L’écart de rendements (« spread ») entre les obligations allemandes et françaises s’est creusé légèrement lundi au lendemain du deuxième tour des législatives en France, passant en séance jusqu’à 58 points de base contre 54 vendredi.
CHANGES
Aux changes, l’euro s’apprécie de 0,31% à 1,0529 dollar malgré le revers subi par le camp d’Emmanuel Macron en France, les investisseurs étant davantage concentrés sur l’outil anti-fragmentation de la BCE, sa présidente ayant réaffirmé lundi vouloir empêcher le creusement des écarts de rendement entre les pays membres de la zone euro.
L’indice mesurant les fluctuations du dollar face à un panier de devises internationales abandonne 0,32% mais reste proche de son sommet de 20 ans touché mercredi dernier à la suite du relèvement de 75 points de base des taux de la Fed.
Dans les cryptomonnaies, le bitcoin rebondit de 0,55% à 20.666,18 dollars après être tombé durant le week-end à 17.592 dollars, un creux inédit depuis la fin 2020.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, volatils, évoluent au gré des tensions sur l’offre et des craintes d’une récession, ce qui pourrait peser sur la demande de brut.
Le Brent gagne 0,55% à 113,74 dollars le baril mais le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,05% à 109,5 dollars le baril.