Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi mais au-dessus des plus bas atteints en début de séance, les chiffres mensuels de l’inflation aux Etats-Unis ayant un peu rassuré les marchés, favorisant la détente des rendements obligataires et la progression de Wall Street.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,28% (18,4 points) à 6.537,41 points après être tombé en matinée à son plus bas niveau depuis le 11 mars (6.424,97 points). À Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,44% et à Francfort, le Dax a abandonné 0,48%.
L’indice EuroStoxx 50 a fini en repli de 0,21%, le FTSEurofirst 300 de 0,41% et le Stoxx 600 de 0,35%. Ce dernier perdait plus de 1,4% peu après l’ouverture, au plus bas depuis le 18 mars.
Wall Street évolue pour sa part dans le vert depuis l’ouverture: le Dow Jones gagne 0,72%, le Standard & Poor’s 500 prend 0,93% et le Nasdaq Composite progresse de 1,41%.
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 1,2% en mars et leur hausse en rythme annuel a atteint 8,5%, du jamais vu depuis plus de 40 ans, mais l’indice « core CPI », qui exclut l’énergie et l’alimentation, a décéléré avec une hausse limitée à 0,3% sur un mois après +0,5% en février.
« Les derniers chiffres des prix à la consommation permettent d’espérer que l’envolée des pressions sur les prix observées ces derniers mois pourrait avoir atteint son point haut », commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Cette évolution, si elle se confirmait, pourrait remettre en cause le scénario privilégié, pour l’instant, de plusieurs hausses d’un demi-point des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L’autre grand indicateur économique du jour, l’indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, a quant lui baissé moins qu’attendu, à -41,0 alors que le consensus Reuters le donnait à -48,0.
Le potentiel de rebond des actions mondiales reste toutefois limité par les incertitudes sur l’évolution des politiques monétaires à deux jours de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et à l’approche de celle de la Fed, le 3 mai.
TAUX
Les statistiques de l’inflation américaine ont été saluées par un retournement de tendance sur le marché des bons du Trésor, les rendements de référence, jusqu’alors en hausse, piquant du nez.
Au moment de la clôture en Europe, celui des titres à deux ans, le plus sensible aux anticipations d’évolution des taux d’intérêt, reculait de plus de neuf points de base à 2,4136% et le dix ans de près de huit points à 2,7061%. Ce dernier était monté avant la publication des chiffres de l’inflation à 2,836%, au plus haut depuis plus de trois ans.
Les marchés obligataires européens ont suivi le mouvement: en fin de séance, le Bund à dix ans allemand affichait un rendement de 0,793%, en baisse d’un peu plus de deux points, et son équivalent français revenait à 1,304% contre 1,377% en matinée.
L’écart de rendement (« spread ») entre les deux pays, très surveillé en raison du contexte politique français, était quasi stable à 50,6 points de base.
VALEURS
Les plus fortes progressions sectorielles du jour en Europe sont pour le secteur du pétrole et du gaz (+1,34%), favorisé par le rebond marqué du prix du baril, et celui des matières premières (+1,10%).
Le compartiment des hautes technologies a quant à lui pris 0,54% dans le sillage du Nasdaq.
À l’opposé, les compartiments défensifs de la santé et de l’immobilier ont cédé respectivement 1,76% et 1,66%.
Dans le secteur bancaire, Deutsche Bank (-9,36%)et Commerzbank (-8,47%) ont souffert de la vente par un investisseur non identifié de participations représentant plus de 5% de leur capital.
CHANGES
Comme les rendements des bons du Trésor, l' »indice dollar », qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, s’est orienté à la baisse en réaction aux statistiques de l’inflation américaine mais il a vite regagné du terrain et grappille désormais 0,12%.
L’euro recule de 0,29% à 1,0851, les cambistes gardant leurs distances avant la réunion de la BCE.
PÉTROLE
Le marché pétrolier amplifie son rebond, favorisé par l’assouplissement des restrictions sanitaires à Shanghaï, qui apaise les craintes de baisse de la demande chinoise, et l’avertissement lancé par l’Opep sur le risque qu’une chute des exportations de brut de la Russie en cas de durcissement des sanctions occidentales soit impossible à compenser.
Le Brent gagne 6,86% à 105,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 7,07% à 100,96 dollars.