Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi mais n’ont effacé qu’une partie des pertes de la séance précédente avec les préoccupations liées à la conjoncture économique à la veille des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a pris 0,79% à 6.476,18 points. Le Footsie britannique a gagné 0,22% et le Dax allemand s’est octroyé 0,72%.
L’indice EuroStoxx 50 a clôturé en hausse de 0,77%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,53%.
La progression des indices a été favorisée par celle de Wall Street, les grands indices américains affichant une hausse de 0,4% à 0,9%.
Si l’annonce mercredi d’une hausse de taux de la Fed de 50 points de base ne fait plus débat parmi les acteurs du marchés, ces derniers s’interrogent sur ce que pourrait dire ou ne pas dire l’institution sur la trajectoire future de ses taux et la réduction de son bilan.
Les investisseurs craignent qu’un resserrement monétaire trop agressif plombe l’économie mondiale, déjà fragilisée par la guerre en Ukraine et les confinements liés à la crise du COVID-19 en Chine.
VALEURS EN EUROPE
Les secteurs les plus cycliques comme l’automobile (+2,24%), les banques (+2,19%) et l’énergie (+4,12%) ont signé les plus fortes hausses.
BNP Paribas a grimpé de 5,15% après avoir publié un bénéfice net trimestriel au-dessus des attentes, la vigueur de ses activités de marché ayant largement compensé l’impact de la guerre en Ukraine.
BP a avancé de 5,80% après l’annonce d’un bénéfice net au plus haut depuis 2008 et d’une augmentation de son programme de rachat d’actions trimestriel.
Le groupe de cosmétiques L’Oréal a perdu 1,94% après que son concurrent américain Estée Lauder (-5%) a revu en baisse son objectif de bénéfice en raison de la situation sanitaire en Chine et de la guerre en Ukraine.
Covestro a cédé 4,85% après avoir abaissé son objectif de bénéfice annuel en citant notamment le confinement à Shanghai et la hausse des prix de l’énergie et des matières premières.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a dépassé 3% lundi pour la première fois depuis décembre 2018, un seuil qu’il a nouveau franchi dans la matinée, en amont des annonces de la Fed mercredi.
Il recule désormais de sept points de base, à 2,9263%.
En Europe, le dix ans allemand est passé brièvement à plus de 1%, pour la première fois depuis juin 2015. Il a terminé la séance quasiment stable autour de 0,95% après un pic à 1,016%.
Dans son sillage, le dix ans français a touché dans la matinée un plus haut depuis août 2014 à 1,544%.
CHANGES
Sur le marché des changes, le billet vert abandonne 0,36% face à un panier de devises de référence après avoir inscrit un pic de près de 20 ans la semaine dernière face aux anticipations de fortes hausses de taux aux Etats-Unis. L’euro remonte à 1,0533 dollar mais les cambistes estiment que la monnaie unique devrait rester sous pression dans les jours à venir avec les craintes sur l’inflation, la croissance, la guerre en l’Ukraine et le biais moins restrictif de la BCE par rapport à la Fed.
Le dollar australien (+0,74%) bénéficie quant à lui de l’annonce par la RBA, la banque centrale d’Australie, d’une première hausse de taux depuis plus de dix ans.
INDICATEUR DU JOUR
Parmi les indicateurs publiés ce mardi, les prix à la production dans la zone euro ont augmenté plus qu’attendu en mars, de 5,3% sur un an.
PÉTROLE
Les inquiétudes sur les conséquences des restrictions sanitaires en Chine sur la demande pèsent sur le marché pétrolier: le Brent recule de 1,27% à 106,21 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,45% à 103,64 dollars.