Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-journée au terme d’une séance ayant offert un nouveau moment de répit aux marchés d’actions alors que les éléments tels que l’inflation et la crainte de l’impact du relèvement rapide des taux d’intérêt sur l’économie sont loin d’avoir disparu.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,75% à 5.964,66 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,48% et le Dax allemand de 0,2%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,66%, le FTSEurofirst 300 0,43% et le Stoxx 600 0,36%.
Alors que le rebond sur les marchés d’actions s’est poursuivi mardi grâce à des achats à bon compte sur les valeurs de croissance et la demande dans les titres cycliques, la tendance à moyen terme demeure incertaine.
« Les investisseurs profitent du début de semaine relativement calme pour respirer (…) après deux semaines tumultueuses mais un énorme nuage d’incertitudes plane sur les perspectives et les données ne montrent pas encore de signes encourageants », a commenté Craig Erlam, analyste marchés chez OANDA.
Les chiffres de l’inflation en Grande-Bretagne pour le mois de mai seront publiés mercredi et en zone euro, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a réaffirmé lundi la volonté de l’institution de lutter contre la hausse des prix.
Olli Rehn, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a pour sa part laisser entendre qu’une hausse d’un demi-point des taux de l’institution en septembre était possible.
La fédération patronale allemande de l’industrie BDI a abaissé mardi sa prévision de croissance de l’économie du pays pour cette année à 1,5% et prévenu qu’un arrêt complet des livraisons de gaz russe déboucherait inévitablement sur une récession dans la première économie d’Europe.
Aux Etats-Unis, où les taux d’intérêt ont été relevés de 75 points de base la semaine dernière, l’inflation reste également une préoccupation majeure alors que Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), doit s’exprimer devant le Sénat mercredi et la Chambre des représentants jeudi.
En attendant, les données publiées par la principale fédération d’agents immobiliers aux Etats-Unis ((NAR) ont montré que le marché commençait à souffrir de la hausse des taux d’intérêt et des prix, les reventes de logements ayant baissé de 3,4% en mai, à un creux de deux ans.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, les plus fortes hausses ont été à l’actif des secteurs de l’automobile (+1,55%), de la chimie (+1,75%) et des nouvelles technologies (+1,34%), tandis qu’à l’opposé, les services aux collectivités (« utilities ») (-0,95%) ont accusé l’un des plus importants replis.
Le compartiment bancaire (+0,55%) a également été recherché, dans un contexte de remontée des rendements obligataires, permettant à Crédit agricole d’avancer de 2,06%, Société générale de 1,04%, BNP Paribas de 2,08% et Commerzbank de 2,53%.
Le groupe de défense italien Leonardo (+3,26%), pour sa part, a été tiré par l’annonce du rachat par sa filiale américaine DRS de l’israélien RADA Electronic Industries, tandis que sur le SBF 120, Valneva (+17,09%) a continué de profiter de l’entrée de Pfizer à son capital.
Côté baisse, le distributeur Ocado a perdu 2,50% après une augmentation de capital de 575 millions de livres (670 millions d’euros).
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,94%, le Standard & Poor’s 500 de 2,61% et le Nasdaq de 2,61%, tous les grands secteurs étant dans le vert, l’énergie en tête avec un gain de 4,81%.
L’indice CBOE de la volatilité, également appelé indice de la peur, recule de 3,51% à 29,94 points, soit un plus bas depuis le 15 juin.
Les valeurs de croissance comme Apple et Tesla sont particulièrement recherchées après le week-end de trois jours de « Juneteenth », gagnant respectivement 3,91% et 10,94%, alors que l’indice sectoriel des « techs » avance de 3,03%
Kellogg’s, qui a annoncé mardi sa scission en trois sociétés distinctes, progresse de 4,41%, tandis que Spirit Airlines bondit de 8,15% en réaction au relèvement de l’offre d’achat de JetBlue sur la compagnie aérienne à bas coût.
TAUX
Les rendements obligataires ont fortement progressé mardi, toujours soutenus par les craintes sur l’inflation.
« Les banques centrales se sont rendues compte que l’inflation n’a pas encore atteint son pic, elles sont donc prêtes à être plus agressives. C’est pourquoi les rendements continuent d’augmenter », a expliqué Mohammed Kazmi, gérant de portefeuille chez Union Bancaire Privée.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain d’environ 10 points de base à 1,758%. Ses équivalents français et italiens de même échéance ont pris chacun environ 11 points à respectivement 2,326% et à 3,783% alors que les analystes d’Unicredit s’attendent à ce que le taux du Bund à dix ans, référence pour la zone euro, touche les 2% dans les mois à venir.
Aux Etats-Unis, le rendements des Treasuries à dix ans gagne 3,4 points à 3,2674%.
CHANGES
L’euro, en hausse de 0,48% à 1,0559 dollar, est soutenu par les dernières déclarations de Philip Lane sur les taux de la BCE en septembre.
Le dollar, de son côté, recule de 0,44% face à un panier de devises de référence, affecté par le regain d’appétit pour les actifs plus risqués et dans l’attente de nouvelles déclarations du président de la Fed.
Dans les cryptomonnaies, le bitcoin (+4,85%) poursuit sa remontée au-dessus des 21.000 dollars après être tombé durant le week-end à 17.592 dollars, un creux depuis la fin 2020.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont soutenus par la hausse de la demande en raison des vacances estivales et les tensions sur l’offre, deux éléments qui l’emportent sur les risques d’un ralentissement de l’économie.
Le baril de Brent avance de 0,91% à 115,17 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,55% à 111,26 dollars.