Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mercredi, saluant ainsi l’annonce par le géant immobilier chinois Evergrande d’un accord qui écarte temporairement le risque d’un défaut, alors qu’à Wall Street, la tendance est freinée par l’attente des décisions de la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a gagné 1,29% (84,27 points) à 6.637,00 points. A Londres, le FTSE 100 a avancé de 1,43% et à Francfort, le Dax a pris 1,03%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur une progression de 1,29%, le FTSEurofirst 300 de 0,95% et le Stoxx 600 de 0,99%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi solidement ancrée en territoire positif, le Dow Jones s’adjugeant 1,18%, le Standard & Poor’s 500 1,07% et le Nasdaq Composite 0,84%.
Evergrande, dont les difficultés préoccupent les marchés en raison des risques de contagion à l’ensemble du système financier chinois, a annoncé un accord sur le paiement des coupons d’une émission obligataire dus jeudi, repoussant ainsi l’éventualité d’un défaut.
Le soulagement provoqué par la nouvelle est perceptible sur l’ensemble des marchés, des actions aux matières premières en passant par les obligations.
« Le problème est loin d’avoir disparu, mais un obstacle a été surmonté, ce qui donne un peu plus de temps à la société », résume Craig Erlam, analyste senior d’Oanda.
Les investisseurs attendent désormais de connaître les conclusions du FOMC, le comité de politique monétaire de la Fed, et notamment d’éventuelles précisions sur le « tapering », la réduction à venir de ses achats d’obligations sur les marchés, première étape vers un futur relèvement des taux d’intérêt.
« La Fed devrait choisir une tonalité prudente, à l’instar de la récente conférence de presse de la BCE, afin de préparer les marchés de manière très accommodante à une future réduction prochaine des achats d’actifs », estime ainsi Vincent Manuel, directeur des investissements d’Indosuez Wealth Management.
Le communiqué du Federal Open Market Committee sera publié à 18h00 GMT et le président de la Fed, Jerome Powell, doit tenir une conférence de presse une demi-heure plus tard.
VALEURS
En Europe, la plus forte hausse sectorielle du jour est pour les banques dont l’indice Stoxx, l’un des compartiments les plus sensibles au risque de déstabilisation du système financier chinois, a pris 3,12%, sa meilleure performance depuis mars.
Le compartiment des matières premières, dont l’indice Stoxx a pris 2,99% avec la remontée des cours de nombreux métaux de base à commencer par le cuivre (+3,10%). A Paris, ArcelorMittal a gagné 4,49%, la meilleure performance du CAC 40, et à Londres, Antofagasta s’est apprécié de 6,89%.
L’indice Stoxx de l’énergie a fini en hausse de 2,49%, celui des transports et loisirs de 2,48%.
Au sein de ce dernier, le groupe britannique de paris et de jeux d’argent Entain a bondi de 5,13% et inscrit un record après avoir reçu une offre d’achat de l’américain DraftKings.
En baisse, Deutsche Post a cédé 1,48% dans le sillage de l’américain FedEx (-8,25%), qui a réduit ses prévisions de résultats annuels.
CHANGES
L’imminence des annonces de la Fed limite nettement les fluctuations du dollar face aux autres grandes devises (-0,07%). L’euro est toutefois en légère hausse face au billet vert, à 1,1737.
Le regain d’appétit pour le risque pénalise parallèlement le yen, valeur refuge habituelle, tandis que la hausse des cours des matières premières profite aux dollars australien et canadien.
TAUX
Orientés à la hausse en début de journée, les rendements obligataires de référence sont revenus à l’équilibre à l’approche des décisions de la Fed: celui du Bund allemand à dix ans finit la journée à -0,327% après être monté à -0,304% et son équivalent américain est revenu à 1,3091% après un pic à 1,345%.
Les rendements italiens ont toutefois reculé après des informations de Bloomberg selon lesquelles Rome va renoncer à des émissions syndiquées initialement prévues dans les semaines à venir.
PÉTROLE
Les cours du pétrole n’ont que légèrement réduit leurs gains en réaction aux chiffres de l’Energy Information Administration (EIA) montrant une baisse des stocks de brut, d’essence et de produits distillés aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Brent gagne 1,82% à 75,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,8% à 71,76 dollars.