Les Bourses européennes ont terminé en vive hausse lundi, profitant à la fois du soulagement suscité par le virage budgétaire à 180 degrés du gouvernement britannique, qui favorise la détente sur les marchés obligataires, et du bon accueil réservé par Wall Street aux résultats de Bank of America.
À Paris, le CAC 40 a gagné 1,83% (108,74 points) à 6.040,66 points, sa meilleure clôture depuis le 19 septembre. À Francfort, le Dax a pris 1,7% tandis qu’à Londres, le FTSE 100, freiné par le rebond de la livre sterling, avançait de 0,92%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé sur une progression de 1,77%, le FTSEurofirst 300 de 1,79% et le Stoxx 600 de 1,83%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s’adjugeant 1,78% tandis que le Standard & Poor’s 500, qui avait touché jeudi son plus bas niveau depuis novembre 2020, avançait de 2,6% et le Nasdaq Composite de 3,24%.
Bank of America prenait alors 5,46% après avoir publié un bénéfice par action trimestriel supérieur aux attentes en dépit d’une augmentation du coût du risque.
Cette bonne surprise, qui profitait à l’ensemble du secteur bancaire (l’indice KBW gagnait 3,06%), a amplifié le regain d’appétit pour le risque perceptible dès le début de la journée et confirmé par les annonces du nouveau ministre des Finances britannique, Jeremy Hunt.
Ce dernier a en effet choisi de revenir sur la majeure partie des mesures budgétaires et fiscales dévoilées le 23 septembre par son prédécesseur Kwasi Kwarteng, qui avaient déclenché une tempête financière, en soulignant que la nouvelle stratégie générerait plusieurs dizaines de milliards de livres de recettes.
« Hunt avance sur la ligne de crête entre les impératifs politiques et les impératifs économiques, et cela lui a plutôt bien réussi jusqu’à maintenant », a commenté James Athey, directeur des investissements d’Abrdn.
« Mais pour nous, cela ne suffit pas à sortir le Royaume-Uni d’affaire. On parle toujours d’une récession quasi inévitable conjuguée à une inflation élevée. Cela ressemble à de la stagflation, ce qui n’est pas du tout confortable, donc la Banque d’Angleterre a encore beaucoup de travail. »
TAUX
Sur le marché des « gilts », les emprunts d’Etat britanniques, la détente a été spectaculaire: le rendement à dix ans chutait de plus de 35 points de base en fin de séance à 3,967%, le 20 ans de près de 40 points à 4,451%.
Et ce mouvement s’est répercuté sur les autres grands marchés obligataires, bien qu’avec moins de force: le rendement à dix ans allemand a reculé de dix points à 2,264%, le français de 11 points à 2,846%, l’italien de 12 à 4,651%.
Aux Etats-Unis, le dix ans recule de près de cinq points de base à 3,9549% et le deux ans de sept points à 4,4369%.
VALEURS
En Europe, la détente générale a profité à l’ensemble des secteurs, les meilleures performances étant pour le compartiment de l’immobilier, dont l’indice Stoxx a pris 3,97%, et pour celui du transport et des loisirs (+3,16%).
Le secteur des banques a gagné 2,23%.
Credit Suisse a fini en hausse de 2,63% après l’annonce du règlement amiable, pour 495 millions de dollars, d’un litige avec la justice américaine portant sur des prêts immobiliers titrisés (RMBS), et les informations de presse sur l’intérêt de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour une éventuelle participation au renforcement de ses fonds propres.
CHANGES
Le regain d’appétit pour les actifs plus risqués, actions en tête, pénalise le dollar, qui abandonne 0,98% face à un panier de devises de référence.
La livre sterling, au contraire, a amplifié son rebond au fil des heures: elle s’apprécie de 0,98% face au billet vert et de 1,05% face à l’euro.
La monnaie unique européenne, elle, confirme son retour au-dessus de 0,98 dollar (+1,21%).
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant, entre l’annonce de nouvelles mesures de soutien par la Banque populaire de Chine et des craintes lancinantes de dégradation de la demande.
Le Brent gagne 0,34% à 91,94 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,32% à 85,88 dollars.