Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi, la prudence des investisseurs face aux multiples incertitudes du moment, l’attente des « minutes » de la Réserve fédérale et l’absence de tout autre catalyseur ayant favorisé un repli sur les secteurs défensifs.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,73% à 6.770,11 points, pénalisé par la forte baisse des valeurs du luxe. Le Footsie britannique a cédé 0,16% et le Dax allemand a avancé de 0,28%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,17%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,05% et le Stoxx 600 de 0,14%.
A l’heure de la clôture européenne, le Nasdaq Composite à Wall Street était stable tandis que le Dow Jones et le S&P-500 reculait de 0,1%.
La propagation du variant Delta et des statistiques économiques décevantes font craindre un ralentissement du rebond de l’économie mondiale tandis que la situation en Afghanistan et la pression exercée par les autorités chinoises sur le secteur technologique incitent à la prudence depuis le début de semaine.
« Les investisseurs ont trouvé de nombreuses raisons pour prendre leurs bénéfices hier. Bien qu’aucun de ces vents contraires ne soit nécessairement nouveau, avec des marchés à des sommets historiques, la force collective a été suffisante pour provoquer un repli », a déclaré Art Hogan, responsable de la stratégie de marché chez National Securities.
Les investisseurs vont maintenant surveiller si le compte rendu de la réunion de la Fed en juillet, attendu pour 18h00 GMT, donne plus d’indications sur l’évolution future de la politique monétaire accommodante de l’institution.
VALEURS
La baisse en Europe a touché en premier lieu les secteurs cycliques comme celui des matières premières (-2,28%), celui des produits de consommation non contrainte (-1,95%) et de la distribution (-0,41%).
A Paris, les géants de l’industrie du luxe accusent les plus forts replis du CAC 40: Hermès a perdu 3,76%, Kering 3,55% et LVMH 5,16%.
A l’opposé, les compartiments défensifs sont restés dans le vert: celui des services aux collectivités a progressé de 1,37% et de la santé de 0,84%. Veolia, Engie et RWE ont gagné entre 1,6% et 1,94%.
Le brasseur danois Carlsberg a pris 2,26% après avoir relevé son objectif de bénéfice d’exploitation pour l’ensemble de l’année et publié un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes, les ventes en volumes de bière ayant dépassé les niveaux d’avant la pandémie.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’inflation dans la zone euro a été confirmée à 2,2% sur un an en juillet, son niveau le plus élevé depuis octobre 2018, dépassant ainsi l’objectif fixé par la Banque centrale européenne, sous l’effet de la progression toujours soutenue des prix de l’énergie.
A contrario, l’inflation britannique a ralenti plus que prévu pour revenir à 2% en juillet, du fait notamment de la baisse des prix dans l’habillement et des ordinateurs.
Les mises en chantier de logements aux Etats-Unis ont baissé plus que prévu en juillet (-7%), dernier signe en date montrant que la flambée des coûts de construction et des prix des logements continue de peser sur ce marché.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar prend 0,1% face aux autres grandes devises après avoir déjà profité de son statut de valeur refuge sur les deux dernières séances.
« Nous avons beaucoup de risques ‘macro’ en ce moment autour des marchés. Nous avons le risque d’un ralentissement de l’économie chinoise, celui d’une hausse des cas de COVID dans la région Asie-Pacifique et celui d’un ralentissement de la croissance en général », a déclaré Simon Harvey, analyste senior chez Monex Europe à Londres.
L’euro évolue autour de 1,1703 dollar, se rapprochant du plus bas depuis novembre atteint plus tôt, à 1,1692.
Le dollar néo-zélandais (-0,53%) a atteint en séance son plus bas niveau depuis neuf mois contre le billet vert après que la banque centrale de Nouvelle-Zélande a maintenu son principal taux directeur à 0,25% alors qu’un relèvement était anticipé, les responsables politiques de l’institution ayant rapidement réorienté leur stratégie à la suite du reconfinement du pays.
Les projections des membres de la banque centrale prévoient toujours une hausse de taux avant la fin de l’année, ce qui permet à la devise de réduire ses pertes.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro ont terminé la séance en petite baisse, celui du Bund allemand à dix ans a cédé un peu plus d’un point de base, à -0,48%. Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans gagne près de deux points de base, à 1,275%, avant une adjudication à 20 ans prévue dans la journée.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent légèrement en dépit du recul plus important que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, désormais au plus bas depuis janvier 2020, d’après les chiffres de l’Energy Information Administration.
Le baril de Brent perd 0,26% à 68,85 dollars et le brut léger américain 0,44% à 66,3 dollars.