Les Bourses européennes ont terminé en hausse et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-journée lundi, les marchés d’actions ayant opté pour un rebond pour la première séance du quatrième trimestre après un mois de septembre difficile marqué par des inquiétudes sur la conjoncture économique, les taux d’intérêt et l’inflation.
À Paris, le CAC 40, qui a bouclé le troisième trimestre avec un repli global de 2,71%, a entamé les trois derniers mois de l’année avec un gain de 0,55% à 5.794,15 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,22% et le Dax allemand de 0,79%.
L’indice EuroStoxx 50 s’est octroyé 0,72% et le FTSEurofirst 300 0,64%. Le Stoxx 600, qui a perdu sur l’ensemble des trois mois à septembre 4,73%, a rebondi de 0,77%.
Le rebond en Europe, tiré par Wall Street, qui a accusé la semaine dernière sa troisième baisse hebdomadaire consécutive, a été emmené essentiellement par les matières premières et l’énergie, dans un contexte de craintes sur l’offre, qui a pris sur le pas sur les inquiétudes liées à la récession et à la baisse de la demande.
Les résultats définitifs de l’enquête mensuelle S&P Global auprès des directeurs d’achats ont confirmé que l’activité du secteur manufacturier dans la zone euro avait enregistré en septembre sa contraction la plus marquée depuis 27 mois, avec un indice tombé à 48,4 après 49,6 en août.
Aux Etats-Unis, la décélération de l’activité manufacturière a également été confirmé avec un indice publié par l’Institute for Supply Management (ISM) qui a progressé en septembre à son rythme le plus faible en près de deux ans et demi, à 50,9, tandis que l’indice des nouvelles commandes s’est, lui, contracté à 47,1, dans un contexte de relèvement des taux d’intérêt qui ont sans doute pesé sur la demande.
Ces deux statistiques ont ravivé l’espoir que les banques centrales européennes pourraient ralentir le rythme de la hausse de leur taux d’intérêt.
« Il y a une tonalité plus inquiète en ce qui concerne les risques systémiques et donc l’espoir que les banques centrales soient plus prudentes », a déclaré Antoine Bouvet, stratège taux chez ING.
VALEURS EN EUROPE
En Europe la plupart des grands secteurs de la cote ont fini dans le vert, les ressources de base (+2,64%) et l’énergie (+2,94%) en tête.
Des sources ont déclaré à Reuters que l’Opep+ envisageait une baisse de sa production de plus d’un million de barils par jour lors de sa réunion de mercredi.
TotalEnergies a gagné 3,08%, BP 2,21% et Eni 3,04%.
Les nouvelles technologies (+0,91%) ont également été recherchées dans le sillage du fort rebond du Nasdaq lié à des achats à bon compte.
Dans l’actualité des entreprises, le titre Credit Suisse a perdu 0,93% sur fond de hausse des « Credit Default Swaps » (CDS) et d’inquiétudes sur l’état des liquidités de la banque suisse qui finalise une restructuration attendue le 27 octobre.
Bonduelle a chuté de 4,77% après la publication d’un bénéfice annuel en repli de 38%.
Logitech International a reculé de 1,72% et Just Eat Takeaway de 5,72% après des baisses de recommandation respectivement d’Exane BNP Paribas et JP Morgan.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 2,01%, le Standard & Poor’s 500 de 1,76% et le Nasdaq de 1,21%.
Dix des onze principaux indices du S&P-500, qui a enregistré vendredi son pire mois de septembre depuis la crise financière de 2008 avec une baisse de près de 9% sur l’ensemble du mois, sont dans le vert.
Les groupes technologiques Meta Platforms et Microsoft et Apple gagnent de 0,36% à 1,80%.
Dans le sillage du bond du pétrole, Exxon Mobil et Chevron prennent respectivement 4,32% et 4,77%.
Côté baisse, Tesla reflue de 8,66% après avoir fait état de livraisons de véhicules inférieures aux attentes au troisième trimestre. Ses concurrents dans l’électrique Lucid Group et Rivian Automotive cèdent respectivement 2,21% et 4,10%.
CHANGES
La livre sterling profite de l’annonce de l’abandon du projet de suppression de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu après la présentation le 23 septembre d’un « mini budget » très critiqué qui a plongé le Royaume-Uni dans une tourmente financière.
La monnaie britannique, qui a touché en séance un sommet d’une semaine à 1,133 dollar, gagne 0,98% à 1,1274 dollar à la clôture des Bourses en Europe. Le dollar, de son côté, reflue de 0,37% face à un panier de devises internationales, dont l’euro qui avance de 0,06% à 0,9805 dollar.
Le yen prend 0,19 à 144,48 dollar, le Japon ayant déclaré être prêt à prendre des mesures « décisives » sur le marché des changes si les mouvements excessifs sur sa monnaie persistent.
TAUX
Les rendements obligataires au Royaume-Uni reculaient à l’approche de la clôture en Europe en réaction aux dernières annonces du gouvernement. Le taux du Gilt à deux ans et celui à dix cédaient respectivement 26,4 points à 4,017% et 17,3 points à 3,928%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a lui fini en repli de 22,1 points à 1,89%, son plus bas niveau depuis le 22 septembre, en raison d’une révision à la baisse des anticipations de hausse de taux d’intérêt au regard de la faiblesse des derniers indicateurs économiques, notamment les PMI.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries de même échéance cède également 20,1 points à 3,603%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont portés par une possible diminution de la production de l’Opep+ de plus d’un million de barils par jour, ce qui représenterait la plus importante baisse des extractions depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Le Brent bondit de 3,72% à 88,31 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 4,21% à 82,84 dollars.