Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, rassurées par les chiffres de l’inflation américaine malgré un contexte de forte volatilité après la faillite de trois banques régionales américaines ces derniers jours.
À Paris, le CAC 40 a pris 1,86% à 7.141,57 points. Le Footsie britannique 1,17% et le Dax allemand 1,83%.
L’indice EuroStoxx 50 a grimpé de 1,9%, le FTSEurofirst 300 de 1,43% et le Stoxx 600 de 1,45%.
L’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis, publié mardi par le département du Travail, s’est établi à 0,4% le mois dernier et affiche un ralentissement à 6,0% sur un an, en ligne avec les estimations des économistes interrogés par Reuters, ce qui conforte les attentes d’une hausse limitée des taux par la Réserve fédérale (Fed) la semaine prochaine.
Les marchés, encore sous le choc de l’effondrement de trois banques américaines – SVB, Signature Bank et Silvergate – en moins d’une semaine, ont également revu à la baisse leurs estimations concernant la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), à quelques jours de sa réunion de jeudi.
Les investisseurs tablent sur une accalmie dans le resserrement monétaire des banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale américaine (Fed) qui se réunit la semaine prochaine. En zone euro, les investisseurs prendront connaissance jeudi de la décision de Francfort en la matière.
Selon Deutsche Bank, la BCE semble désormais plus susceptible de relever jeudi ses taux d’intérêt de 25 points de base, soit moins que la hausse de 50 points de base attendue précédemment.
« Indépendamment du consensus selon lequel la faillite de SVB ne risque pas de déclencher une crise systémique, les marchés et les décideurs politiques cherchent déjà à savoir d’où pourrait venir le prochain coup », préviens Michael Leister, chargé de la stratégie taux chez Commerzbank.
Moody’s a abaissé mardi ses perspectives sur le système bancaire américain de « stable » à « négative », citant des risques accrus pour le secteur après que l’effondrement SVB a alimenté les craintes de contagion.
LES INDICATEURS DU JOUR
Dans le contexte d’un éventuel assouplissement du resserrement monétaire, l’Office britannique des statistiques nationales (ONS) a dit mardi que la croissance des salaires en Grande-Bretagne avait ralenti au cours des trois mois précédant janvier. Les salaires ont ainsi progressé de 6,5% en rythme annuel contre une hausse de 6,7% au cours des trois mois clos en décembre.
Les prix à la consommation restent toutefois élevés et, en Espagne, les prix des produits alimentaires frais ont enregistré une hausse de 16,6% sur un an en février, a dit mardi l’INE, l’institut national de la statistique.
VALEURS
En Europe, le secteur bancaire (+2,45%) a fini en hausse après deux fortes séances de baisse, BNP Paribas et Société générale s’octroyant 3,08% et 2,25% respectivement.
Credit Suisse, tombé lundi à un creux historique, a lâché mardi 0,75%, la publication de son rapport annuel montrant une stabilisation des sorties de fonds mais pas une inversion ainsi que des « faiblesses importantes » dans ses contrôles internes.
L’assureur italien Generali a progressé de 3,6% après avoir affiché son meilleur bénéfice d’exploitation en 2022 et augmenté son dividende.
Ailleurs en Europe, Volkswagen, qui a annoncé mardi son intention d’investir 180 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années, a abandonné 1,5%, les analystes de Jefferies soulignant la faiblesse des résultats du quatrième trimestre du groupe automobile lors de la présentation de son plan stratégique.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York évoluait dans le vert, avec le Dow Jones prenant 0,95%, le Standard & Poor’s 500 1,56% et le Nasdaq Composite 2,11%
Meta, qui va supprimer 10.000 emplois dans le cadre d’une deuxième série de licenciements progresse de 6,2% au moment de la clôture européenne.
Boeing grimpe de 3,8%, après que deux compagnies aériennes saoudiennes ont annoncé leur intention de commander un total de 78 appareils de son 787 Dreamliner, soit la cinquième plus grande commande commerciale en valeur de son histoire.
CHANGES
Le dollar a légèrement progressé mardi, le marché des changes essayant d’évaluer le prochain mouvement de la Fed après l’effondrement de la SVB.
L' »indice dollar », qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises, est en hausse, de 0,15% tandis que l’euro recule de 0,11% à 1,0719 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires ont augmenté mardi, les investisseurs estimant que la récente révision de la trajectoire de resserrement des taux de la Banque centrale européenne en raison des craintes sur la SVB pourrait être allée trop loin. « Nous continuons à penser que nous ne sommes pas confrontés à des risques systémiques. Les marchés sont probablement allés trop loin dans la réévaluation de la trajectoire de resserrement monétaire », a déclaré Massimiliano Maxia, spécialiste senior des revenus fixes chez Allianz Global Investors. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a progressé de 15 points de base à 3,6663%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole ont diminué mardi pour atteindre leur plus bas niveau en cinq semaines, impactés par les craintes d’une crise financière pouvant réduire la demande.
Le Brent recule ainsi de 1,52% à 79,54 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,68% à 73,54 dollars.