Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi à la faveur d’achats à bon compte et d’un reflux des craintes sur les prix de l’énergie, tandis qu’à Wall Street, les indices évoluaient en légère baisse à mi-séance avant la publication du compte rendu de la réunion de juin de la Réserve fédérale américaine (Fed).
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 2,03% à 5.912,38 points. Le FTSE 100 britannique a avancé de 1,17% et, à Francfort, le Dax allemand a progressé de 1,56%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 1,85%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 1,68% et le Stoxx 600 de 1,66%.
Ce rebond succède à une séance de forte baisse mardi, au cours de laquelle le marché parisien a perdu 2,68% et l’indice Stoxx 600 2,11%, sa plus mauvaise performance depuis le 16 juin, sur fond de chute de l’euro et de craintes de récession.
La remontée des marchés actions en Europe a été favorisée par la fin de la grève dans le secteur de l’énergie en Norvège, qui a éloigné le spectre d’une chute des livraisons de gaz naturel et d’une nouvelle flambée des prix, le contrat de référence des tarifs de gros du gaz sur le marché britannique pour une livraison à 24 heures ayant chuté de plus de 35%.
Le regain d’appétit pour les actions ne traduit pas cependant la fin des préoccupations des investisseurs sur l’inflation et le risque d’une récession d’autant que les données publiées par Eurostat ont montré que les consommateurs de la zone euro avaient réduit leurs dépenses en nourriture, boissons et tabac en mai pour un deuxième mois d’affilée dans un contexte de flambée des prix.
Les investisseurs attendent aussi la publication, à 18h00 GMT, du compte rendu de la réunion de juin de la Fed qui pourrait leur donner des précisions sur les intentions de la banque centrale en matière de hausse de taux et sur son diagnostic sur l’économie américaine.
VALEURS
Le secteur du pétrole et du gaz (-1,53%) a été l’un des rares compartiment européen en baisse, en raison du recul des cours de l’énergie. TotalEnergies, lanterne rouge du CAC 40, a perdu 2,90%.
Dans l’actualité des entreprises, le titre EDF a bondi de 14,53% au terme d’une séance volatile après l’annonce par la Première ministre, Elisabeth Borne, de la volonté de l’Etat français de détenir à nouveau 100% du capital de l’électricien.
Faurecia a perdu 6,01%, pénalisé par l’abaissement de la recommandation de Barclays à « sous-pondérer ».
Just Eat Takeaway a bondi de 15,46% après l’annonce d’une prise de participation de 2% d’Amazon dans Grubhub, filiale américaine en difficulté du spécialiste de la livraison de repas.
Delivery Hero a en revanche chuté de 4,12% après des perquisitions menées par l’autorité européenne de la concurrence.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,5%, le Standard & Poor’s 500 de 0,45% et le Nasdaq Composite de 0,43% en attendant les « minutes » de la Fed.
Côté indicateurs, la croissance de l’activité du secteur des services aux Etats-Unis a ralenti en juin pour le troisième mois consécutif et la composante de l’emploi est tombée à un creux de deux ans, selon l’enquête de l’Institute for Supply Management (ISM) auprès des directeurs d’achats.
Uber Technologies et DoorDash reculaient respectivement de 4,02% et de 8,65% après l’annonce de l’accord entre Amazon et Grubhub.
TAUX
Les rendements obligataires de référence en zone euro ont fini en baisse, alors que les inquiétudes croissantes concernant les perspectives économiques amènent les investisseurs à se tourner vers les emprunts d’Etat.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu plus de deux points de base à 1,161%, après un creux de cinq semaines en séance à 1,072%. Celui à deux ans a atteint en séance son plus bas niveau depuis le 17 mai, à 0,267%.
Aux Etats-Unis, à la clôture des Bourses en Europe, le rendement des Treasuries à dix ans reprenait huit points de base à 2,897% après avoir enchainé quatre séances consécutives de baisse et atteint en séance un creux de six semaines à 2,746%.
CHANGES
L’euro perd 0,98% et s’échange à 1,0165 dollar, son plus bas niveau depuis près de 20 ans. De son côté, le dollar progresse de 0,63% face à un panier de devises de référence.
La livre sterling évolue au plus bas depuis plus de deux ans face au dollar alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fait face à une crise politique après des démissions en cascade au sein de l’exécutif.
La livre sterling fléchit de 0,54% contre le billet vert, face auquel elle a atteint son plus bas niveau depuis mars 2020.
« Les marchés ont maintenant pratiquement fait une croix sur Boris Johnson en tant que Premier ministre », a déclaré Adam Cole, responsable de la stratégie devises chez RBC Capital Markets. « Il n’y a pas vraiment de favori clair pour son remplacement (…) Il est difficile de dire ce qu’un éventuel changement impliquerait en matière politique. »
PÉTROLE
Les cours pétroliers retombent à leurs plus bas niveaux depuis mi-avril, creusant les lourdes pertes de la veille, les craintes d’une récession mondiale prenant le pas sur les préoccupations en matière d’approvisionnement.
Le Brent perd 3,35% à 99,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 3,65% à 95,87 dollars le baril.