Les Bourses européennes ont terminé mardi dans le rouge avec la reprise du mouvement de correction sur les valeurs de la technologie dans un environnement de marché troublé par les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que par des perspectives économiques incertaines.
La journée a été marquée en outre par un plongeon des cours du pétrole, le baril de Brent tombant au plus bas depuis fin juin, pénalisé par les craintes entourant la demande.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,59% à 4.973,52 points. Le Footsie britannique a cédé 0,18% et le Dax allemand a abandonné 1,01%.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,41%, le FTSEurofirst 300 de 1,08% et le Stoxx 600 de 1,15%.
Le rebond observé lundi en l’absence de Wall Street, qui était fermée pour le « Labor Day », n’aura pas donc pas duré et les doutes sur la valorisation des grands groupes américains de hautes technologies sont revenus peser sur les indices.
Par ailleurs, l’actualité des dernières heures n’a pas incité à la prise de risque, qu’il s’agisse du nouveau discours très offensif de Donald Trump sur les relations économiques entre les Etats-Unis et la Chine, du regain de tension sur le dossier du Brexit ou des derniers indicateurs économiques.
En Allemagne, les chiffres du commerce extérieur pour juillet suggèrent une reprise lente tandis qu’en France, l’Insee estime que l’économie se contractera de 9% sur l’ensemble de l’année.
Dans la zone euro, l’économie de la zone euro s’est contractée légèrement moins qu’estimé initialement au deuxième trimestre, de 11,8% d’un trimestre sur l’autre contre 12,1% en première estimation, montrent les chiffres révisés du produit intérieur brut publiés par Eurostat.
VALEURS EN EUROPE
Signe de l’inquiétude liée aux valorisations des technologiques, l’indice Stoxx européen du secteur a cédé 2,06%. La plus forte baisse sectorielle est cependant pour l’énergie (-3,66%), pénalisée par la chute des cours du brut.
Du côté des valeurs individuelles, le plongeon le plus spectaculaire du jour est pour le loueur de voitures Europcar, dont le cours a fondu de 39,39% après l’annonce de l’ouverture de discussions en vue d’une restructuration de sa dette.
Dans l’aérien, EasyJet a perdu 4,93% après avoir renoncé à donner des prévisions de résultats pour 2020 et 2021 et dit réduire ses capacités un peu plus que prévu initialement pour le dernier trimestre de l’exercice en cours.
Le secteur des transports et des loisirs, très malmené par la crise sanitaire, a abandonné 2,23%.
EDF a perdu de son côté 7,97% au lendemain de l’annonce d’une diminution de 17,6% sur un an de sa production d’électricité nucléaire en août et après le lancement d’une émission obligataire de 2,4 milliards d’euros.
À WALL STREET
A l’heure de la clôture en Europe, le Nasdaq perd plus de 2%, le Dow Jones et le S&P-500 cédant respectivement pour leur part 1,6% et 1,9%.
Tesla, symbole des valeurs de croissance fortement chahutées à Wall Street, recule de 15,38% après l’annonce vendredi qu’il n’intégrerait pas l’indice Standard & Poor’s 500, contrairement à ce qu’anticipaient bon nombre d’investisseurs.
Apple, Amazon, Facebook et Alphabet abandonnent pour leur part de 2% à 4%.
TAUX
Les rendements obligataires de référence de la zone euro ont reculé à deux jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), à -0,5% (-4 points de base) pour le Bund allemand à dix ans et -0,19% pour son équivalent français (-3 points de base).
Le dix ans américain cède quant à lui 5 points de base à 0,67% après la hausse marquée enregistrée vendredi en réaction aux chiffres de l’emploi américain en août.
CHANGES
Sur le marché des devises, le fait marquant reste la baisse de la livre sterling, affectée par le regain de tension entre Londres et Bruxelles sur leurs relations post-Brexit.
La devise britannique cède près de 1% face au dollar après déjà un recul de près de 0,9% la veille.
L’euro recule plus modestement (-0,27% à 1,1786 dollar), l’attente de la réunion de politique monétaire de la BCE limitant les initiatives.
Le dollar progresse pour sa part de 0,7% face à un panier de référence.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est une nouvelle fois plombé par les craintes d’une reprise plus lente qu’anticipé de la demande, qui ont déjà conduit l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, à réduire son prix de vente en Asie pour octobre.
Le Brent perd 5,3% à 39,97 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 7,6% à 36,76 dollars.