Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi et Wall Street prenait plus de 1% en matinée, des nouvelles rassurantes sur la santé de Donald Trump et l’espoir d’un nouveau plan de soutien à l’économie américaine ayant incité les investisseurs à revenir sur les actifs à risque, faisant reculer le dollar et remonter les rendements obligataires.
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un gain de 0,97% (46,99 points) à 4.871,87 points. A Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,69% et à Francfort, le Dax a avancé de 1,1%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,92%, le FTSEurofirst 300 0,82% et le Stoxx 600 0,81%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street amplifiait une progression déjà marquée à l’ouverture, le Dow Jones s’adjugeant 1,36%, le Standard & Poor’s 500 1,35% et le Nasdaq Composite 1,65%.
Les marchés saluent à la fois la perspective d’une sortie prochaine de Donald Trump de l’hôpital militaire dans lequel il est soigné depuis vendredi après un test de détection du coronavirus positif et celle de progrès supplémentaires dans les négociations en cours à Washington en vue de l’adoption par le Congrès de nouvelles mesures de soutien à l’économie.
Ces deux facteurs d’ordre politique l’ont largement emporté sur les craintes liées au durcissement des mesures de prévention de l’épidémie dans plusieurs pays comme sur les indicateurs économiques du jour, une situation qui pourrait perdurer plusieurs semaines selon certains observateurs.
“Au cours du mois prochain, les marchés seront probablement davantage influencés par les nouvelles en provenance de Washington que par les fondamentaux”, note ainsi Randeep Somel, gérant actions de M&G.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’agenda de ce lundi incluait pourtant plusieurs indicateurs très attendus: en Europe, les résultats définitifs des enquêtes d’IHS Markit auprès des directeurs d’achats ont confirmé le tassement de la reprise, le PMI composite de la zone euro retombant à 50,4, un niveau qui ne traduit qu’une faible croissance de l’activité; aux Etats-Unis, l’ISM des services, à 57,8 en septembre, a en revanche retrouvé son niveau d’avant la crise du coronavirus.
VALEURS
En Europe, la quasi-totalité des indices sectoriels Stoxx ont fini la journée dans le vert, la plus forte hausse étant pour le compartiment des télécommunications (+2,22%).
La seule exception est pour le secteur des services aux collectivités (“utilities”) qui a reculé de 0,38%, avec entre autres une baisse de 4,17% pour Suez et de 0,97% pour Veolia après la décision du fonds Ardian de ne pas soumettre une contre-offre sur les parts d’Engie (+0,44%) dans Suez.
L’actualité des fusions-acquisitions a néanmoins profité à d’autres titres: à Madrid, les banques Unicaja et Liberbank ont ainsi pris respectivement 15,14% et 13,58% après l’annonce d’un projet de rapprochement, sur le marché suisse, le groupe de boutiques hors taxes Dufry a bondi de 19,46% en réaction à l’annonce de l’entrée d’Alibaba à son capital et à Milan, le spécialiste des paiements Nexi s’est adjugé 3,14% avec l’annonce de son mariage avec son compatriote SIA.
A la baisse, Cineworld a chuté de 36,15% à Londres, la crise sanitaire et le report de plusieurs sorties très attendues l’ayant contraint à fermer toutes ses salles de cinéma au Royaume-Uni et aux États-Unis.
CHANGES
L’amélioration du sentiment de marché a privé le dollar de son attrait de valeur refuge, ce qui se traduit par une baisse marquée (-0,43%) du billet vert face à un panier de devises de référence.
L’euro en profite pour remonter tout près de 1,18 dollar alors qu’il était tombé sous 1,17 vendredi.
TAUX
Le regain d’appétit pour le risque a aussi favorisé un rebond des rendements obligataires de référence, qui avaient reculé vendredi après les mauvais chiffres de l’inflation dans la zone euro et de l’emploi aux Etats-Unis.
Celui du Bund allemand à dix ans a repris trois points de base à -0,506% et son équivalent américain remonte de plus de six points à 0,7585%, au plus haut depuis le 28 août.
PÉTROLE
En hausse dès l’ouverture, le marché pétrolier a amplifié sa progression au fil des heures pour gagner plus de 5% au moment de la clôture en Europe, profitant à la fois des nouvelles en provenance de Washington et du durcissement d’un conflit social dans le secteur norvégien des hydrocarbures, qui va réduire temporairement l’offre mondiale.
Le Brent gagne 6,09% à 41,66 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 6,83% à 39,58 dollars.