Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, mais loin de leurs plus hauts du jour avec le recul de Wall Street, les publications de résultats et les remous politiques au Royaume-Uni.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse 0,9% à 5.931,92 points. Le Footsie britannique a pris 0,12% et le Dax allemand a avancé de 0,67%.
L’indice EuroStoxx 50 a gagné 0,57%, le FTSEurofirst 300 a fini en hausse de 0,6% et le Stoxx 600 s’est octroyé 0,56%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en baisse, de 0,83% à 2,15%, après avoir bondi de plus de 2% la veille grâce à des couvertures de positions à découvert.
Ouvrant la saison des résultats, JPMorgan, Morgan Stanley, Citigroup et Wells Fargo ont fait état d’une baisse de leur bénéfice, impacté par leur activité de banques d’investissement et l’augmentation des provisions pour couvrir d’éventuels défauts de remboursement avec le ralentissement économique.
JPMorgan, première banque américaine par les actifs, a toutefois fait mieux que ce que prévoyait le marché en matière de bénéfice, ce qui lui permettait de prendre 2,38%.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’actualité a été dominée par la situation politique et économique au Royaume-Uni, où le ministre des Finances a quitté son poste à la demande de la Première ministre.
Liz Truss a déclaré que son gouvernement avait pris la décision de renoncer à une partie des allègements fiscaux massifs contenus dans le projet de budget présenté fin septembre, qui a plongé le pays et les marchés dans la tourmente.
« Nous restons préoccupés par l’absence de clarté sur ce qui se passe exactement. Nous allons devoir garder un oeil sur ce que le nouveau Chancelier, Jeremy Hunt, dira la semaine prochaine », a déclaré Daniela Hathorn, analyste chez Capital.com.
Les marchés ont par ailleurs brièvement profité des déclarations de Vladimir Poutine, annonçant lors d’une conférence de presse qu’il n’était pas prévu de nouvelle mobilisation de réservistes, ni nécessaire de procéder à de nouvelles frappes massives sur l’Ukraine, la plupart des cibles visées ayant été atteintes selon le président russe.
CHANGES/TAUX
La livre sterling chute de 1,13% face au dollar et les rendements obligataires britanniques (« gilts ») sont en hausse, le revirement du gouvernement britannique sur une partie de son programme fiscal décevant les investisseurs qui s’attendaient à plus.
« Je pense que le marché prévoyait à ce que la quasi-totalité du mini-budget soit annulée. L’annonce d’un revirement uniquement sur l’impôt sur les sociétés, est un peu décevant », a déclaré Michael Brown chez Caxton. « Un peu de ‘acheter la rumeur, vendre la nouvelle’ entre probablement dans l’équation aussi ».
Les rendements en zone euro ont fini en hausse, autour de 2,364% le Bund allemand à dix ans et 2,963% pour son équivalent français.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans gagne plus de cinq points de base à 4,0101% et l’indice dollar reprend 0,71%, soutenus par la forte probabilité que les taux de la Fed soient à nouveau relevés de trois quarts de points le mois prochain.
VALEURS
La majorité des secteurs européens ont fini en hausse, en premier lieu celui de l’immobilier (+3,61%).
Danone a pris 0,61% malgré l’annonce de son retrait du marché des produits laitiers en Russie, qui pourrait se solder par des charges de dépréciation d’un milliard d’euros.
Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, le spécialiste suisse des logiciels pour le secteur bancaire Temenos a chuté de 18,94% après avoir averti sur ses résultats en soulignant que ses clients devenaient plus prudents en terme de dépenses.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en baisse, les craintes de récession et la faible demande, en particulier en Chine, l’emportant sur l’une importante réduction de l’objectif de production de l’Opep+.
Le Brent recule de 2,56%, à 92,15 dollars le baril et le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) de 3,25%, à 86,21 dollars.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes au détail aux Etats-Unis sont restées inchangées en septembre, alors que l’inflation élevée et la hausse rapide des taux a freiné la demande de biens.
Le moral des ménages s’est amélioré plus qu’attendu depuis le début du mois d’octobre, selon les résultats préliminaires de l’enquête de l’Université du Michigan.