Les Bourses européennes ont terminé en repli vendredi et les rendements obligataires progressent à la suite de l’annonce d’une croissance solide de l’emploi aux Etats-Unis, qui conforte le scénario d’une prochaine forte hausse des taux de la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 1,17% à 5.866,94 points. Le Footsie britannique a cédé 0,09%, sa baisse étant limitée par la progression des valeurs de l’énergie avec la hausse des cours pétroliers. Le Dax allemand a perdu 1,59%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,69%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 1,13% et le Stoxx 600 de 1,18%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones perdant 1,6%, le S&P-500 2,16% et le Nasdaq Composite 3,08%.
Cette baisse des marchés actions s’explique par l’annonce de 263.000 créations d’emploi en septembre aux Etats-Unis, un chiffre supérieur aux attentes, et d’un recul de taux de chômage à 3,5% alors que le consensus Reuters le donnait à 3,7%.
Ces chiffres ne sont pas « du tout à même de changer les plans ‘hawkish’ de la Réserve fédérale américaine. Cette dernière devrait ainsi continuer de remonter ses taux d’intérêt directeurs ces prochains mois avant que l’on ne puisse parler de ‘taux pivot' », a déclaré John Plassard chez Mirabaud.
Le baromètre FedWatch montre que la probabilité d’une hausse de taux de la Fed de trois quarts de points le mois prochain est désormais de 89,8% contre 85% avant la publication du rapport sur l’emploi.
Le prochain grand rendez-vous pour les investisseurs sur ce front sera la publication jeudi de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui permettra aux banquiers centraux d’évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation avant la réunion de novembre.
Les premiers résultats des sociétés sont aussi attendus pour la fin de semaine prochaine avec les grandes banques américaines.
VALEURS
Déjà mal orienté avec les annonces décevantes d’AMD et Samsung, le secteur européen de la technologie a creusé ses pertes après les données sur l’emploi américain, qui offrent des arguments supplémentaires à la Fed pour poursuivre la remontée des taux.
L’indice Stoxx des hautes technologies a chuté de 4,34%. Dassault Systèmes (-6,53%), STMicroelectronics (-5,30%) et Capgemini (-4,07%) sont derniers du CAC 40. Infineon, ASML ont laché 3,65% et 6,14% respectivement.
Soutenue par le passage à « surperformance » d’Oddo, l’action Renault a pris 4,91%, en tête du Stoxx 600.
Credit Suisse a gagné 5,36%, la banque helvétique ayant annoncé racheter jusqu’à trois milliards de francs suisses de titres de créance afin de tenter de rassurer les investisseurs.
TAUX/CHANGES
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a inscrit un pic à 3,91%, son plus haut niveau depuis plus d’une semaine, après le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis.
En Europe, le dix ans allemand a quant à lui dépassé 2,2% et le français a touché un pic à 2,825%.
Le dollar s’apprécie de 0,11% face à un panier de référence composé de six devises et se stabilise face à l’euro après un plus haut d’une semaine.
Le président de la Fed de New York, John Williams, a déclaré que la banque centrale américaine avait encore du travail à faire pour faire baisser l’inflation et rééquilibrer durablement l’activité économique, prévenant que le chômage allait très probablement augmenter dans le processus.
LES INDICATEURS DU JOUR
La production industrielle allemande a baissé en août de 0,8% en raison de la persistance de goulets d’étranglement liés à la pandémie de COVID-19 et à la guerre en Ukraine.
PÉTROLE
Le marché pétrolier se dirige vers un deuxième semaine de gains consécutif, soutenu par la décision des pays de l’Opep+ de baisser leur production de deux millions de barils par jour en novembre – la plus importante réduction depuis 2020 – en dépit des craintes de récession et de la hausse des taux d’intérêt.
Le Brent gagne 3,75% à 97,96 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,35% à 92,3 dollars.