Les Bourses européennes ont terminé en net repli vendredi, dans un contexte de marché plombé par les craintes sur la trajectoire des taux aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,38% à 7.164,11 points. Le Footsie britannique a cédé 0,65% et le Dax allemand a perdu aussi 0,65%.
L’indice EuroStoxx 50 s’est replié de 0,35%, le FTSEurofirst 300 de 0,57% et le Stoxx 600 de 0,61%.
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 abandonne 2,4%, son plus fort repli hebdomadaire depuis début juillet, et le Stoxx 600 perd 2,3%.
Les récentes statistiques aux Etats-Unis ont montré une nette résilience de l’économie américaine au durcissement des conditions monétaires, ce qui alimente les anticipations d’un environnement de taux élevés pendant une période prolongée.
Dans ce contexte, le discours du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, prévu vendredi prochain lors du symposium de Jackson Hole (Texas) sera suivi avec une grande attention.
Les investisseurs attendent par ailleurs des annonces en provenance des autorités chinoises sur des mesures d’envergure de soutien à l’économie, alors que les récentes tensions sur le marché immobilier ont exacerbé le sentiment de crise dans le pays.
TAUX
L’aversion au risque pousse les investisseurs à se réfugier sur la dette souveraine, ce qui pèse sur les rendements qui avaient grimpé la veille avec les anticipations de taux élevés prolongés.
Le rendement des Treasuries à dix ans lâche près de huit points de base, à 4,231% après un pic à 4,328% la veille, au plus haut depuis octobre dernier.
Les investisseurs surveillent le sommet d’octobre, à 4,338%, qui, s’il devait être dépassé, ramènerait le taux américain à dix ans à ses niveaux de 2007.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la région, a reculé de huit points de base, à 2,62%.
CHANGES
Le dollar se replie (-0,15%) face à un panier de devises de référence dans la foulée de la baisse des rendements obligataires américains.
Le billet vert reste néanmoins en passe de signer sa cinquième hausse hebdomadaire d’affilée, sa plus longue série en 15 mois, favorisé par sa qualité d’actif refuge.
L’euro évolue peu face au dollar, à 1,0873.
Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin a touché un plus bas de deux mois après avoir déjà chuté la veille de plus de 7% dans le contexte d’aversion au risque.
VALEURS
Pas de répit pour Adyen, qui, après son plongeon historique de 39% jeudi, a perdu encore 2,9% à la Bourse d’Amsterdam. Dans la foulée, le concurrent Worldline a reculé de 1,33% à Paris.
La perspective de taux élevés pendant une période plus longue que prévu a pesé sur le secteur immobilier (-1,73%). A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield a fini lanterne rouge du CAC 40, avec un repli de 2,15%.
Seuls les compartiments de la technologie (+0,15%), des services aux collectivités (+0,41%) et des télécoms (+0,08%) ont tiré leur épingle du jeu.
A WALL STREET
Les craintes sur la trajectoire des taux aux Etats-Unis pèsent aussi sur la Bourse de New York, en particulier sur les grandes valeurs dite de croissance et du secteur technologique.
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones grappille 0,18% après avoir effacé ses pertes initiales. Le S&P 500 est stable tandis que le Nasdaq se replie de 0,26%.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’inflation en zone euro a été confirmée à 5,3% sur un an en juillet.
En Grande-Bretagne, les ventes au détail ont reculé plus que prévu le mois dernier, affectées par une météo maussade.
PÉTROLE
Les cours du brut regagnent un peu de terrain mais ils s’apprêtent à mettre fin à une série de sept semaines consécutives de gains, les craintes sur la croissance chinoise et sur de nouvelles hausses de taux d’intérêt aux Etats-Unis – deux freins à la demande – contrebalançant les signes de réductions de l’offre.
Le baril de Brent de la mer du Nord avance de 0,3% à 84,37 dollars et celui du brut léger américain (WTI) gagne 0,5% à 80,78 dollars.
Les deux références accusent pour l’heure un repli de l’ordre de 2,8% sur la semaine.