Les marchés européens terminent dans le rouge mercredi une séance volatile pour l’ensemble des actifs, sous la pression des déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a réitéré devant le Congrès américain le message « faucon » de la banque centrale.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,46% à 7.261,0 points et le Dax allemand 0,55%, contre -0,13% pour le Footsie britannique. L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une baisse de 0,39%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,50%.
« L’inflation s’est quelque peu ralentie depuis le milieu de l’année dernière », a expliqué Jerome Powell à la Chambre des représentants, la mesure d’inflation favorisée par la Fed ayant chuté d’un pic d’environ 7% l’an dernier à 4,4% en avril.
« Il faudra toutefois du temps pour que les effets de la restriction monétaire se fassent pleinement sentir, en particulier sur l’inflation », a insisté le banquier central, ce qui rend de plus en plus difficile de déterminer si les taux d’intérêt sont suffisamment hauts pour ramener l’inflation à la cible.
Les déclarations de Jerome Powell visent à réorienter les anticipations de marché sur les taux, qui sont restées stables au cours de son audition, car le risque est que les taux courts ne se détendent et avec eux les conditions financières, selon les stratégistes d’IG.
L’accent mis par le dirigeant de la Fed sur le combat contre l’inflation indique par ailleurs que la banque centrale n’estime pas que son second mandat, la stabilité des marchés de l’emploi, doive pour le moment rentrer en ligne de compte.
VALEURS
Le secteur de l’énergie a affiché la plus forte hausse en Europe (+1,32%), TotalEnergie affichant la plus forte progression du CAC 40, en progression de 2,73%. Les perspectives positives pour le pétrole ont soutenu le secteur.
Deutsche Post, le détenteur de DHL, a perdu 2,60% après les résultats jugés décevants de l’américain FedEx.
Casino a progressé de 11,30%, la meilleure performance du SBF 120, le concert mené par Fimalac détenant désormais 12,05% du capital du distributeur, selon un communiqué publié par l’AMF.
Au cours de sa journée investisseurs, Volkswagen a fixé ses nouveaux objectifs financiers, visant une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 5% à 7% d’ici 2027, en nette progression par rapport à sa performance actuelle. L’action a cependant fini en baisse de 0,86%.
A WALL STREET Les déclarations de Jerome Powell, qui a indiqué que la Fed pourrait monter de nouveau ses taux alors que la lutte contre l’inflation était « loin d’être terminée », ont pesé sur les actions américaines.
A l’heure de la clôture en Europe, la Bourse de New York poursuivait sa baisse amorcée en début de séance: le Standard & Poor’s 500 baissait de 0,30%, contre une baisse de 1,30% pour le Nasdaq Composite, plus sensible à la politique monétaire.
CHANGES
Les commentaires de Jerome Powell n’auront pas suffi à soutenir le dollar, qui perd 0,17% face à un panier de devises de référence. L’euro, à l’inverse, continue d’avancer face au dollar, en hausse de 0,34% à 1,0952 dollars.
La livre efface une partie de ses pertes, mais termine la séance en baisse de 0,21% face au billet vert, à 1,2736 dollar.
TAUX
Les marchés obligataires européens ont été volatiles en cours de séance, mais clôturent sur des gains modestes.
Le rendement des emprunts d’Etat allemands à dix ans a progressé de 2,3 points de base, à 2,4280%, contre près de trois points pour le Bund à deux ans, à 3,1850%. Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à dix ans ont avancé de 4,8 points de base à 3,7751%, contre 3,9 à 4,7388% pour les souverains à deux ans.
PTROLE
Les déclarations de Jerome Powell ont soutenu le pétrole, les investisseurs anticipant qu’une économie américaine sur une trajectoire durable, qui passera par un retour de l’inflation à l’objectif, profitera à la demande de brut.
Le Brent gagne 1,34% à 76,91 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,73%, à 72,41 dollars.