Les Bourses européennes terminent en hausse jeudi, rassurées par l’inflation britannique et soutenues par de bons résultats d’entreprise et ce malgré des données sur l’emploi américain qui suggèrent que la Fed pourrait remonter ses taux plus haut qu’anticipé par les marchés.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,79% à 7 384,91 points et le Dax allemand 0,59% contre 0,76% pour le Footsie britannique. L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une hausse de 0,26%, le FTSEurofirst 300 de 0,53% et le Stoxx 600 de 0,42%.
Depuis l’ouverture de la saison des résultats, les chiffres publiés par les entreprises européennes ont été dans l’ensemble meilleurs que prévu, soutenant les indices actions, une tendance qui s’est confirmée jeudi avec la publication de résultats trimestriels meilleurs qu’attendus pour Publicis ou Telenor.
Les chiffres de l’inflation britannique et en zone euro, publiés mercredi, ont par ailleurs confirmé que la dynamique des prix dans les pays développés était en ralentissement, rassurant les investisseurs. Des indicateurs américains publiés jeudi sont toutefois venu contredire cette lecture d’un ralentissement de l’inflation, synonyme d’une fin proche des hausses de taux. Les nouvelles demandes d’allocations chômage aux Etats-Unis pour la semaine dernière ont ainsi diminué à 228.000, selon le département du travail, alors que la Réserve fédérale a insisté à de nombreuses reprises sur l’importance du ralentissement des marchés du travail pour ramener l’inflation à sa cible. Ce ralentissement serait atteint à partir du niveau de 280.000 nouvelles demandes, selon des économistes, et les marchés ont réévalué la trajectoire future des hausses de taux de la Fed après la publication de l’indicateur.
VALEURS
Les titres liés aux semiconducteurs ont dévissé, après que TSMC se soit inquiété de l’état de la demande mondiale en puces électroniques. Le secteur de la technologie a terminé en baisse de 2,48%, tandis que les actions de ASML, ASM International, BESI, Soitec, STMicroelectronics, Infineon, ams-Osram ou Siltronic chutaient d’entre 1,5% et 5,7%.
A l’inverse, le secteur de la santé tire le Stoxx 600, Hikma et Fresenius s’envolant en deuxième (5,71%) et troisième position (6,39%) de l’indice, une tornade ayant touché une usine de leur concurrent Pfizer aux Etats-Unis.
Par ailleurs, Sanofi a été soutenu par son annonce d’une collaboration stratégique avec Recludix Pharma, et clôture en hausse de 2,43%. Axa a terminé en tête (2,67%) du CAC 40, soutenu par des informations de Bloomberg selon lesquelles le groupe et AIG envisageraient de vendre leurs activités au Royaume-Uni.
A rebours de la tendance, Electrolux a enregistré sa pire baisse sur une journée, en chute de 20,3% en queue du Stoxx 600, le groupe ayant annoncé des ventes organiques en recul de 8% au deuxième trimestre.
A WALL STREET
Les marchés américains hésitent, les mauvais résultats des entreprises technologiques pesant sur la performance des indices les plus exposés au secteur. A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York ne montraient pas de direction nette, le Dow Jones s’appréciant de 0,81%, tandis que le Standard & Poor’s 500 perdait 0,25% et que le Nasdaq Composite reculait de 1,03%.
TAUX
Les rendements européens sont repartis en hausse après avoir chuté en début de semaine, tandis que des chiffres du chômage plus faibles que prévu aux Etats-Unis ont fait craindre aux investisseurs que la Fed ne doive remonter davantage ses taux, faisant bondir les rendements des titres américains. Le rendement du dix ans allemand a terminé en hausse de 5,4 pb à 2,451%, tandis que celui du taux à deux ans progressait de 7,6 à 3,265%. Le rendement du Treasury à dix ans a grimpé de 10,8 pb à 3,8503%, tandis que le taux à deux ans bondissait de 10,9 pb à 4,8643%.
CHANGES
Les chiffres du chômage et la révision des scénarios de politique monétaire aux Etats-Unis ont soutenu le dollar, en hausse de 0,57% face à un panier de devises de référence. L’euro chute face au billet vert de 0,58% à 1,1133% dollar, tandis que la livre sterling perd 0,69% à 1,2848% dollar.
PÉTROLE
Le pétrole affiche des pertes modérées, les investisseurs cherchant toujours une direction claire entre des inventaires américains en recul, des achats chinois importants et des incertitudes sur la demande mondiale au deuxième semestre. Le Brent recule de 0,67% à 78,93 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdant 0,73% à 74,8 dollars.