Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, les investisseurs limitant leur exposition aux actifs risqués, préoccupés par l’évolution du conflit israélo-palestinien.
À Paris, le CAC 40 a abandonné 1,52% à 6.816,22 points, tandis que le Dax allemand cédait 1,64% et le Footsie britannique 1,3%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une baisse de 1,61%, contre 1,31% pour le FTSEurofirst 300 et 1,36% pour le Stoxx 600.
Sur la semaine, le CAC 40 décroît de 2,68%, sa plus forte baisse depuis début juillet, et le Stoxx 600 affiche une baisse de 3,1%, le déclin le plus important depuis mi mars.
Les tensions au Moyen Orient ont pris le pas vendredi sur les inquiétudes concernant les taux aux Etats-Unis, alors qu’Israël s’apprête à envahir la bande de Gaza dans un contexte régional de plus en plus tendu.
L’aversion au risque est telle que les rendements souverains déclinent, après que le 10 ans américain a touché un record depuis 2007 plus tôt dans la séance, entraîné à la hausse par des commentaires restrictifs de Jerome Powell.
L’or atteint un prix record depuis trois mois, tandis que les devises refuges comme le dollar et le franc suisse sont recherchées par les investisseurs.
Les marchés doivent de fait composer avec un environnement de plus en plus complexe: le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré jeudi que si les rendements plus élevés diminuaient « à la marge » le besoin pour la Fed de relever de nouveau ses taux, la résistance de l’économie américaine nécessitait d’être suivie de près.
Les résultats d’entreprises publiés jusqu’ici ne suffisent pas non plus à améliorer le moral des investisseurs, les chiffres publiés par Tesla, l’une des sept entreprises ayant le plus contribué à la performance des actions américaines cette année, ayant déçu les investisseurs. La reprise des tensions commerciales entre Chine et Etats-Unis pèse sur les perspectives, tandis que l’activité chinoise demeure confrontée au ralentissement de l’immobilier: Country Garden, le plus grand promoteur privé de Chine, a fait défaut cette semaine sur sa dette offshore.
Les réunions de banques centrales attendues les deux prochaines semaines incitent par ailleurs à la prudence, la Banque centrale européenne annonçant sa décision jeudi 26 octobre, et la Fed la sienne le 1er novembre, dans un contexte de remontée du prix de l’énergie qui pourrait raviver les pressions inflationnistes.
TAUX
Les rendements s’affaissent, les titres obligataires profitant de la demande d’actifs sûrs permettant de diminuer le risque des portefeuilles dans un contexte incertain.
A la clôture des marchés de taux en Europe, le rendement du Treasury à dix ans perdait 8,9 pb à 4,8988%, tandis que le taux à deux ans chutait de 10 pb à 5,071%.
Le rendement du dix ans allemand a abandonné 4,4 pb à 2,883%, tandis que celui du taux à deux ans s’est replié de 8,8 pb à 3,176%.
VALEURS
L’Oréal a abandonné 1,54% après avoir annoncé jeudi soir une croissance organique de son chiffre d’affaires au troisième trimestre en dessous des attentes, en raison notamment d’un recul des ventes en Asie. La baisse du titre a entrainé avec elle le secteur du luxe,, qui a cédé 0,69%, Kering, Hermès et LVMH abandonnant respectivement 1,91%, 1,54% et 0,98%.
Vivendi s’est octroyé 2,88%, en tête du CAC40, après la publication d’un chiffre d’affaires supérieur aux attentes au troisième trimestre, porté par la croissance de ses divisions Canal+ et Havas.
Bolloré a cédé 0,69% en raison d’un repli de 7% de son chiffre d’affaires trimestriel.
Tomra Systems a plongé de 22,59%, en queue du STOXX 600, après que les résultats du troisième trimestre de la société norvégienne spécialisée dans les technologies durables ont été inférieurs aux attentes.
A WALL STREET
Wall Street recule à l’heure de la clôture en Europe, sous la pression d’une nette diminution de l’appétit au risque.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient une baisse de 0,4% pour le Dow Jones, contre 0,82% pour le Standard & Poor’s 500 et 1,4% pour le Nasdaq Composite.
CHANGES
Le dollar s’érode sous la pression d’un pétrole en hausse, mais demeure proche de son plus haut sur un an. Le dollar recule de 0,08% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro grignote 0,12% à 1,0592 dollar, et livre sterling 0,08% à 1,2153 dollar.
PÉTROLE
Le pétrole avance, les marchés craignant une escalade du conflit au Moyen Orient qui aurait un impact sur l’offre de pétrole de la région.
Le Brent se hisse de 1,01% à 93,31 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renforçant de 0,88% à 90,16 dollars.