Les Bourses européennes ont terminé sans direction claire lundi, alors que les rendements longs américains se repliaient, soutenus par les acheteurs systématiques et les hedge funds.
À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,5% à 6.850,47 points, tandis que le Dax allemand était stable et le Footsie britannique perdait 0,37%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une hausse de 0,42%, contre une baisse de 0,14% pour le FTSEurofirst 300 et de 0,13% pour le Stoxx 600, qui a touché un plus bas sur sept mois au cours de la séance avant de rebondir.
La progression des rendements souverains depuis la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, fin septembre, a donné le ton aux actifs risqués, qui ont reculé à mesure que les rendements progressaient.
Les investisseurs se positionnent pour des taux restrictifs plus longtemps qu’anticipé, car la résistance de l’économie américaine au durcissement sans précédent de la politique monétaire de la Fed fait craindre une persistance, voire une reprise, des pressions inflationnistes.
Par ailleurs, les émissions importantes de dette déséquilibrent le rapport entre offre et demande, et l’ensemble de ces facteurs a contribué à faire passer lundi la barre des 5% aux rendements de l’actif sûr de référence, le souverain à 10 ans américain. Le franchissement de ce seuil a néanmoins déclenché des achats d’investisseurs systématiques, tandis que Bill Ackman, l’un des gérants de hedge fund les plus écoutés, a annoncé qu’il avait débouclé ses positions vendeuses sur les souverains américains, une position qui, lorsqu’elle avait été annoncée, avait contribué à pousser les rendements à la hausse.
L’appétit au risque demeure par ailleurs limité, alors que les marchés s’inquiètent d’une possible aggravation du conflit au Moyen Orient.
La réunion de la Banque centrale européenne, jeudi, et la publication de l’inflation aux Etats-Unis vendredi, incitent également à l’attentisme. Toute surprise à la hausse sur l’inflation pourrait compliquer la décision de la Fed, le 1er novembre.
La moitié des entreprises cotées aux Etats-Unis publieront leurs résultats trimestriels cette semaine, dont Microsoft, Alphabet, Amazon et Meta Platforms.
TAUX
Les titres longs se reprennent, soutenus par le rebond de la demande en Treasuries déclenchées après que les rendements ont dépassé 5% plus tôt dans la séance.
A la clôture des marchés de taux en Europe, le rendement du Treasury à dix ans perdait 5,9 pb à 4,865%, tandis que le taux à deux ans grignotait 1,1 pb à 5,0946%.
Le rendement du dix ans allemand a abandonné 1,6 pb à 2,866%, tandis que celui du taux à deux ans est demeuré stable à 3,184%.
VALEURS
Atos a perdu 0,86%, en queue du SBF120, les investisseurs s’inquiétant d’un éventuel projet de nationalisation.
Dassault Aviation gagne 1,26%, en tête du SBF120, après une information de La Tribune selon laquelle l’Arabie saoudite a demandé au groupe une proposition chiffrée pour l’acquisition éventuelle de 54 Rafale.
La cotation de Maisons du Monde était perturbée lundi avec l’activation de plusieurs mécanismes de réserve en raison de la forte volatilité du titre. Celui-ci a perdu 2,74% après avoir bondi de plus de 12% à l’ouverture.
Volkswagen a reculé de 0,87%, à son plus bas niveau depuis avril 2020, après que le constructeur automobile allemand a réduit ses perspectives de marge opérationnelle pour l’année en cours.
A WALL STREET
Wall Street hésite après avoir ouvert dans le rouge, grâce à la baisse des rendements longs américains.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient un Dow Jones stable, contre une hausse de 0,28% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,68% pour le Nasdaq Composite.
CHANGES
Le dollar s’érode après le rebond des titres obligataires, mais les marchés de change demeurent relativement calmes en amont d’une semaine riche en données et en évènements de politique monétaire.
Le dollar perd 0,38% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro prend 0,45% à 1,0641 dollar. La livre sterling s’octroie 0,57% à 1,2229 dollar.
PÉTROLE
Les efforts diplomatiques au Moyen-Orient font reculer le brut, mais les marchés demeurent attentifs à une possible escalade du conflit.
Le Brent cède 1,31% à 90,95 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) reculant de 1,67% à 86,61 dollars.