Les principales Bourses européennes, hormis Francfort, ont terminé en baisse mardi et Wall Street était également dans le rouge en fin de matinée à New York, la séance étant marquée par une aversion au risque après de nombreuses publications d’entreprises en Europe et aux Etats-Unis, dont plusieurs ont déçu.
Le compartiment bancaire a particulièrement souffert des résultats de Santander, d’UBS et de la banque régionale américaine First Republic Bank alors que les investisseurs attendent cette semaine d’autres publications financières et des indicateurs économiques pour disposer d’une vision plus claire de l’état de la conjoncture mondiale.
Plusieurs grandes banques centrales dans le monde se réunissent en outre au début du mois prochain.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,56% à 7.531,61 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,27%. Le Dax allemand a grappillé 0,05%, grâce notamment aux valeurs technologiques et de l’automobile.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,54%, le FTSEurofirst 300 de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,40%.
« Il y a beaucoup d’incertitude. Les investisseurs ne savent toujours pas à quel point les prêts bancaires ont été affectés par les développements récents (…) (ou) à quel moment l’inflation atteindra durablement un pic », a déclaré Prashant Bhayani, directeur des investissements chez BNP Paribas Wealth Management.
Signe d’une séance nerveuse, l’indice de la volatilité sur l’Euro Stoxx 50 a avancé de 4,48% à 17,92 points, tandis que son équivalent américain prenait 7,87% à 18,22 points, alors qu’on se rapproche du mois de mai et du fameux adage « Sell in may and go away » (Vendre en mai puis de sortir des marchés).
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,45%, le Standard & Poor’s 500 de 0,85% et le Nasdaq de 1,11 %, alors qu’Alphabet et Microsoft, deux mastodontes de Wall Street, doivent publier leurs comptes dans la soirée.
Parmi les sociétés ayant publié dans la journée, PepsiCo avance de 2,25% et Centene de 2,77% avec le relèvement de leurs prévisions annuelles, tandis que 3M (+0,28%) et Spotify Technology (+5,88%) profitent de leurs solides résultats trimestriels.
United Parcel Service (UPS) (-9,09%), General Motors (-2,69%), General Electric (-2,43%), Mcdonald’s (-1,03%), Biogen (-2,83%) ou encore Halliburton (-3,39%) ont en revanche déçu.
First Republic Bank chute de 29,80% en réaction à l’annonce d’une baisse des dépôts de ses clients de plus de 100 milliards de dollars au premier trimestre alors que la banque étudie désormais ses options.
La plupart des banques régionales américaines sont également dans le rouge, tandis que Bank of America et JPMorgan Chase & Co abandonnent respectivement 1,57% et 0,89%. L’indice du secteur sur le S&P-500 fléchit de 1,39%.
VALEURS
Dans le sillage de la chute de First Republic Bank, le compartiment bancaire européen (-2,17%) a accusé l’une des plus fortes baisses sur le Stoxx 600 avec notamment Société générale (-3,24%) et BNP Paribas (-2,38%), qui ont fini en queue de peloton du CAC 40.
UBS, dont le bénéfice trimestriel a été divisé par deux, a abandonné 2,17%, tandis que Santander a perdu 5,97%, pénalisé par une baisse de 25% de son bénéfice net trimestriel au Brésil, son principal marché.
Les groupes suisses Nestlé (+0,75%) et Novartis (+4,03%) ont en revanche offert un peu de soutien aux indices avec leurs résultats et prévisions.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis sont reparties à la hausse en mars, de 9,6%, malgré un environnement de taux d’intérêt élevés, après une baisse de 3,9% le mois précédent, selon les données du département du Commerce.
L’indice de confiance du consommateur a fléchi à 101,3 points en avril après 104,2 le mois précédent et un consensus à 104,0.
TAUX
Les inquiétudes sur les banques pèsent sur les rendements obligataires. Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en repli d’environ 11 points, à 2,37%, et celui à deux ans en baisse d’environ 12 points, à 2,83%. Leurs équivalents américains cédaient respectivement environ neuf points, à 3,424%, et environ 10 points, à 4,0501%.
CHANGES L’aversion au risque favorise le dollar qui prend 0,52% face à un panier de devises de référence alors que l’euro revient d’un plus haut de près de 10 mois, à 1,0967 dollar (-0,67%).
PÉTROLE
Les incertitudes sur la conjoncture économique affectent les cours pétroliers: le Brent reflue de 2,41% à 80,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,36% à 76,90 dollars.