Les principales Bourses européennes ont terminé dans le rouge mardi et Wall Street était également orientée à la baisse à mi-séance, dans un contexte de prudence avant les décisions mercredi de la Réserve fédérale américaine (Fed).
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,99% à 7.984,93 points. Le Footsie britannique, riche en matières premières, a limité ses pertes, à 0,04%. Le Dax allemand a décliné de 1,08%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,2%, le FTSEurofirst 300 de 0,66% et le Stoxx 600 de 0,68%.
Sur l’ensemble du mois, le CAC 40 a perdu 2,69% et le Stoxx 600 1,52%.
« Nous avons atteint de nouveaux sommets pour le S&P cette année, mais il arrive un moment où le marché doit digérer ces gains », explique Sam Stovall, chef stratège investissements chez CFRA Research, notant que le fameux adage boursier « vendre en mai et s’en aller » (« Sell in may and go away ») s’est peut-être produit avec un mois d’avance.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,86%, le Standard & Poor’s 500 de 0,74% et le Nasdaq de 0,87%, alors que la Fed a entamé une réunion de deux jours de politique monétaire.
Avant même les décisions de la Fed, les investisseurs redoutent une persistance des pressions inflationnistes aux Etats-Unis, ce qui serait de nature à dissuader la banque centrale d’assouplir rapidement sa politique monétaire.
Les données publiées mardi montrent que l’indice mesurant le coût du travail aux Etats-Unis a affiché une croissance plus forte que prévu, de 1,2%, au premier trimestre, dans un contexte d’augmentation des salaires.
Après la publication de cette statistique les rendements obligataires se sont tendus davantage alors que les marchés monétaires ne prévoient plus qu’une baisse d’environ 30 points de base des taux de la Fed cette année, selon les données de LSEG.
En Europe, où de nombreux indicateurs macroéconomiques ont été publiés dans la journée, la tendance hésitante en début de matinée a cédé le pas à une baisse plus marquée dans le sillage de Wall Street.
La plupart des grands secteurs du Stoxx 600 paneuropéen ont fini dans le rouge, les compartiments cycliques comme l’automobile (-4,18%) étant en outre affectés par les résultats des constructeurs.
VALEURS EN EUROPE
Dans l’automobile, Stellantis a chuté de 10,03% sur un objectif de marge prudent au premier semestre, entraînant dans son repli Renault (-5,51%).
Mercedes-Benz a plongé de 5,15%, le constructeur ayant annoncé vouloir rester ferme sur ses prix malgré un premier trimestre difficile, tandis que Volkswagen a perdu 4,64% après un plongeon de 20% de son bénéfice trimestriel.
Dans la finance, HSBC (+4,11%) a fini dans le vert, soutenu par un résultat trimestriel supérieur aux prévisions, malgré l’annonce du départ surprise de son directeur général Noel Quinn.
Prudential, en revanche, a fléchi de 5,44% en raison notamment des performances médiocres de sa coentreprise chinoise CITIC Prudential Life. La banque espagnole BBVA a pris 3,36%, disant avoir approché son concurrent Sabadell en vue d’une éventuelle fusion.
Dans le transport aérien Air France-KLM (-4,29%) et Lufthansa (-0,42%) ont terminé dans le rouge après un premier trimestre difficile et se sont engagés à réduire leurs coûts.
Dans les autres secteurs Rexel a cédé 4,86% après un chiffre d’affaires trimestriel en baisse, tandis l’opérateur de satellites SES a dévissé de 7,84% après l’annonce de l’acquisition d’Intelsat pour 3,1 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros).
LES INDICATEURS DU JOUR
En France, l’économie a accéléré au premier trimestre de 0,2%, mais selon l’Insee, l’inflation a rebondi sur un mois en avril, de 0,5%.
En Allemagne, les données du jour montrent une stagnation du taux de chômage en avril à 5,9%, une croissance économique légèrement meilleure que prévu au premier trimestre (+0,2%) et des ventes au détail supérieures aux attentes en mars (+1,8%).
Aux Etats-Unis, la confiance du consommateur s’est dégradée contre toute attente en avril, avec un indice Conference Board à 97,0 après 103,1 en mars.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend 4,5 points, à 4,6571%, et celui à deux ans, un peu plus de trois points, à 5,008%.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 5,5 points, à 2,585%, et celui à deux ans a gagné 7,4 points, à 3,032%. Le taux du 10 ans est cependant resté en dessous du pic de cinq mois touché jeudi dernier à 2,65% alors que deux membres de la Banques centrale européenne (BCE), Pablo Hernandez de Cos et Francois Villeroy de Galhau, ont confirmé la perspective d’une baisse des taux en juin en zone euro.
CHANGES
Le dollar monte de 0,40% face à un panier de devises de référence, dont l’euro qui s’affiche à 1,0683 dollar (-0,34%) et la livre sterling à 1,2514 dollar (-0,37%)
La monnaie japonaise se traite à 157,51 yens pour un dollar après avoir dépassé brièvement la veille le seuil des 160, alimentant les spéculations d’une intervention des autorités nippones à hauteur de 35 milliards de dollars pour stabiliser le yen.
PÉTROLE
Le marché pétrolier baisse sur fond de hausse de la production américaine à 13,15 millions de barils en février selon les chiffres de l’EIA, l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Les pourparlers au Caire en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas contribuent également au reflux des cours du brut.
Le Brent cède 0,63% à 87,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,08% à 81,74 dollars.