L’Union européenne (UE) et la Royaume-Uni ont réclamé jeudi une enquête indépendante sur les origines de la pandémie de COVID-19, alors que la première enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a suscité de vives critiques, du fait des restrictions imposées par la Chine et de son manque de coopération.
« Les enquêteurs doivent avoir un accès complet à tout ce qui est nécessaire pour trouver l’origine de cette pandémie », a déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
« Le monde a le droit de savoir exactement ce qui s’est passé afin de pouvoir en tirer les leçons », a de son côté estimé le président du Conseil européen, Charles Michel.
A Londres, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock leur a fait écho en réclamant une nouvelle enquête indépendante et sans interférence.
« Il est indispensable que nous ayons une enquête totalement indépendante en Chine afin de découvrir tout ce que nous pouvons à ce sujet, et qu’elle puisse se dérouler sans entraves », a dit Matt Hancock au Parlement.
Un projet de communiqué en vue du sommet prévu le 15 juin entre l’UE et les Etats-Unis, dont Reuters a pu consulter une copie, réclame « des progrès pour une étude transparente, fondée sur les preuves, menée par des experts sous l’égide de l’OMS et libre de toute interférence sur les origines du COVID-19 »,
Coécrit avec des scientifiques chinois, le rapport de l’OMS publié fin mars suggère que le virus a probablement été transmis des chauves-souris à l’homme via un animal intermédiaire, l’hypothèse d’un virus échappé d’un laboratoire étant en revanche jugée « extrêmement improbable ».
Mais l’agence onusienne a déploré dès la publication des conclusions de cette enquête des restrictions imposées par la Chine.
Jugeant cette étude « insuffisante et non concluante », la mission diplomatique américaine auprès de l’Onu à Genève a réclamé fin mai une nouvelle enquête transparente de l’OMS.