Le retour de l’inflation en zone euro à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2%, sera plus long que prévu, a déclaré mercredi le vice-président de l’institution Luis de Guindos.
Alors que la BCE maintient que la hausse des prix s’atténuera sans intervention de sa part, un nombre croissant de ses responsables ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité d’une inflation plus durable, qui conduirait la banque centrale à réduire ses mesures de relance.
La prochaine réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs de la BCE est prévue le 16 décembre.
Luis de Guindos a reconnu que les risques d’inflation étaient « modérément » orientés à la hausse et que l’inflation devrait mettre plus de temps que prévu à baisser.
« Nous sommes pleinement convaincus que l’inflation commencera à refluer en début d’année prochaine, qu’elle commencera à décélérer encore davantage au second semestre de l’année prochaine et se rapprochera de notre objectif de 2% », a-t-il indiqué lors d’une conférence financière.
« Peut-être que la convergence vers l’objectif prendra un peu plus de temps mais il ne fait aucun doute que l’inflation décélérera en 2022 », a-t-il ajouté.
En novembre, les prix à la consommation ont augmenté de 4,9% sur un an, un record mais la plupart des prévisionnistes ne les voient pas revenir sous 2% avant la toute fin de l’année 2022.
Luis De Guindos a minimisé l’impact de la poussée inflationniste, affirmant que rien ne prouve que les salaires réagissent aux pressions temporaires sur les prix.
« Mais la croissance des salaires devrait être plus soutenue en 2022 qu’en 2021. Et nous devons (…) rester vigilants quant à l’évolution des salaires et du processus de négociation salariale », a toutefois fait savoir le vice-président de la BCE.
Il a ajouté par ailleurs que si les tensions des chaînes d’approvisionnement et les restrictions liées à la pandémie pourraient entamer la croissance à court terme, il était peu probable que ces facteurs aient un impact à plus long terme.