La Banque centrale européenne (BCE) pourrait continuer de relever ses taux d’intérêt au même rythme que la dernière hausse survenue ce mois-ci pendant « un certain temps », a déclaré le vice-président de l’institution, Luis de Guindos.
« Nous n’avons pas d’autre choix que d’agir », a-t-il dit dans une interview accordée au Monde et publiée jeudi.
« Les hausses de 50 points de base pourraient devenir la nouvelle norme à court terme », a-t-il précisé, ajoutant que « si nous ne faisions rien, la situation serait pire, car l’inflation est l’une des raisons de la récession actuelle ».
La BCE a décidé le 15 décembre de porter son principal taux, qui était encore négatif en juillet dernier, à 2%, en procédant à une nouvelle hausse de 50 points de base alors que l’inflation a atteint sur un an 10,1% en novembre en zone euro.
Olli Rehn, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, avait également déclaré la semaine dernière que l’institution pourrait relever ses taux d’un demi-point en février et en mars face aux pressions inflationnistes.
Sur les marchés financiers, l’indice de la finance (+0,27%) et celui des banques (+0,59%) progressent, ce dernier évoluant au plus haut depuis fin mars. Le rendement du Bund allemand à deux ans, en hausse de trois points de base, à 2,55%, est à un sommet depuis novembre 2008.
Luis de Guindos a par ailleurs jugé que les marchés sous-estiment actuellement la persistance de l’inflation. Il a également dit redouter que les marchés considèrent qu’une politique budgétaire soit incompatible avec la politique monétaire au regard de ce qui s’est passé en septembre au Royaume-Uni.
Selon lui, les « banques ont un capital solide et elles peuvent résister à un choc » économique. Il dit cependant avoir davantage de doute sur la solidité des fonds spéculatifs (hedge funds), qui disposent « d’actifs peu liquides et ont accumulé des actifs risqués ».