La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine alimente l’inflation et justifie donc la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d’accélérer la fin de ses mesures de soutien exceptionnelles, a déclaré mardi Olli Rehn, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de l’institution.
« Avec la hausse rapide de l’inflation, il y a de bonnes raisons de hâter la normalisation de la politique monétaire », a-t-il dit dans un communiqué.
La BCE a annoncé le 9 juin son intention d’adopter en juillet une première hausse de taux d’intérêt et n’exclut pas que la deuxième, d’ores et déjà prévue pour septembre, soit plus importante, afin de juguler l’inflation, qui a atteint 8,1% le mois dernier dans la zone euro.
Si l’impact de l’envolée des prix de l’énergie est appelée à se dissiper au fil du temps, l’inflation a commencé à se propager à d’autres catégories de biens et aux services, ce qui fait craindre son ancrage durable à un niveau élevé.
« Les retombées de la guerre brutale de la Russie se font sentir dans le monde entier et les populations doivent payer des prix plus élevés pour l’énergie et l’alimentation », a dit Olli Rehn.
Lundi, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a expliqué que le niveau record de l’inflation risquait d’alimenter une « psychose inflationniste », un phénomène qui conduit les consommateurs et les entreprises à modifier leurs habitudes en matière de dépenses en fonction des anticipations de hausse des prix.
« Nous observons actuellement des taux d’inflation très élevés et il est clair que nous pourrions nous trouver dans un monde dans lequel la psychose inflationniste s’installe », a-t-il dit lors d’un dîner organisé par la Society of Professional Economists britannique.
Il a ajouté qu’une hausse de taux d’un quart de point en juillet était définitivement acquise mais que l’ampleur de la hausse prévue en septembre restait à déterminer.