La suspension progressive des activités de TotalEnergies en Russie ne met pas en jeu l’avenir du groupe, a déclaré mercredi le PDG du groupe, Patrick Pouyanné.
« La Russie c’était 5% de notre cash flow, c’est pas nul, c’était 10% de notre résultat, c’est des réserves importantes mais il se trouve qu’elles ne rapportent pas beaucoup d’argent », a expliqué Patrick Pouyanné sur RTL.
« L’entreprise n’est pas en jeu du tout (…) il est clair que la conséquence (…) depuis que M. Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine, c’est qu’il n’y pas de futur de croissance en Russie pour TotalEnergie », a-t-il ajouté.
Le groupe pétrolier français a annoncé mardi qu’il mettrait fin à ses achats de pétrole et produits pétroliers en provenance de Russie d’ici la fin de l’année et qu’il engageait la suspension progressive de ses activités dans le pays.
Pour Patrick Pouyanné, l’annonce au début du mois que TotalEnergies ne ferait pas de nouveaux investissements en Russie a été « sous-estimée ».
Avec cette annonce, « j’ai mis ce jour-là avec mon conseil d’administration une croix sur tout le futur qu’on était en train de construire en Russie », a-t-il expliqué, en soulignant que le groupe ne mettrait pas « de nouveau capital dans le projet Arctic 2 ».
Le groupe pétrolier était la cible depuis plusieurs semaines de critiques régulières de la part de certaines ONG ainsi que du candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot notamment, qui lui reprochaient de poursuivre ses activités en Russie en dépit de l’offensive lancée par Moscou en Ukraine le 24 février dernier. [nL5N2VH2VJ]
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait de son côté jugé début mars qu’il y avait « un problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe ».