L’inflation record en zone euro justifie une hausse des taux d’intérêt en juillet et des mesures plus importantes que celles annoncées jusqu’ici pourraient être nécessaires pour contenir les prix, a déclaré mardi Peter Kazimir, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Selon la première estimation publiée mardi par Eurostat, l’inflation dans la zone euro a atteint en mai 8,1% sur un an après 7,4% en avril. Ce niveau record de la hausse des prix, quatre fois supérieur à l’objectif de la BCE, suscite des doutes quant au scénario selon lequel un relèvement d’un quart de point du coût du crédit en juillet, suffirait à amorcer le recul de l’inflation.
« Les données, à mon avis, renforcent la nécessité d’entamer le premier pas vers une augmentation des taux », a déclaré Peter Kazimir, également gouverneur de la banque centrale slovaque.
« Ma ligne de référence est (une hausse) de 25 points (en juillet) mais je suis disposé à évoquer 50 points de base », a-t-il ajouté.
Le taux de dépôt de la BCE, actuellement fixé à -0,5%, est en territoire négatif depuis 2014.
Selon Peter Kazimir, pour maîtriser les prix, la BCE devra ramener ses taux à un niveau « neutre », c’est-dire à un stade où ils ne stimulent ni ne freinent la croissance. Il souligne cependant que même cela pourrait ne pas suffire.
« Le taux neutre se situe entre 1% et 2%. Pour moi, il est plus proche de 2% », a-t-il déclaré. « Donc, ce qui nous attend c’est (une hausse) d’environ 200 points (de base). Nous pourrions y parvenir l’année prochaine », a-t-il poursuivi.
Prié de dire si cela pourrait suffire, il a répondu: « Il me semble à présent que ce ne sera pas suffisant. »