Les nouvelles mesures de confinement prises en Europe afin d’endiguer la propagation du coronavirus font peser un risque baissier sur les perspectives de demande mondiale de pétrole, a déclaré un responsable de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Keisuke Sadamori, directeur de l’AIE pour les marchés de l’énergie et la sécurité, a déclaré à Reuters que l’impact serait cependant probablement moins sévère que celui des mesures de confinement prises plus tôt dans l’année.
“Une grande partie du continent européen est sous confinement. Cela va certainement contribuer à avoir des effets négatifs”, a-t-il déclaré dans une interview, sans toutefois aller jusqu’à dire que l’AIE allait officiellement revoir ses prévisions à la baisse.
“Nous nous attendons à ce que cette fois-ci, l’impact soit moins important que lors du dernier confinement (…) Cette fois-ci, les écoles restent ouvertes et certains magasins sont encore ouverts”, a-t-il dit.
Les cours du pétrole se sont redressés après avoir chuté à des plus bas depuis plus de 20 ans en avril, le baril de Brent évoluant actuellement autour de 40 dollars. Mais les craintes persistent sur la demande et l’issue finale de l’élection présidentielle aux Etats-Unis où Joe Biden a été déclaré vainqueur sans que Donald Trump ne reconnaisse pour l’instant sa défaite.
“L’industrie du pétrole et du gaz, aux États-Unis en particulier, regarde le résultat de cette élection avec un intérêt énorme”, a déclaré Keisuke Sadamori.
“Si les démocrates prévoient une transformation radicale vers une énergie à faible teneur en carbone – si le Sénat reste aux mains des républicains, il y aura des obstacles à cette législation”.
Les dernières prévisions de l’AIE sur la demande de pétrole remontent au 14 octobre, soit avant que les principaux pays européens, dont l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, n’imposent de nouvelles restrictions strictes sur les déplacements pour freiner la propagation du coronavirus.
L’agence basée à Paris doit publier jeudi sa prochaine analyse du marché pétrolier.