D’après Philip Lane, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), une politique restrictive est toujours nécessaire pour juguler l’inflation et la ramener sous l’objectif de la banque. Bien qu’une baisse des taux d’intérêt soit probable dès le mois prochain, cette mesure ne marque pas un virage vers une normalisation de la politique monétaire.
M. Lane explique que la croissance des salaires, bien qu’en ralentissement, ne devrait pas atteindre un niveau stable avant 2026. Pour les responsables politiques de la BCE, il est crucial de maintenir une position ferme cette année afin d’ancrer les anticipations d’inflation et d’éviter un enracinement durable au-dessus de l’objectif.
Si la baisse des taux en juin est quasi certaine, la suite du parcours reste incertaine. Les marchés anticipent désormais une seule baisse de taux supplémentaire d’ici fin 2024, tandis que la question d’un retour à une politique monétaire plus neutre ne sera débattue qu’à partir de 2026.
En résumé, l’économiste en chef de la BCE prône une approche prudente et graduelle, privilégiant la lutte contre l’inflation à une relance prématurée de l’économie. La normalisation de la politique monétaire n’est pas envisagée avant 2026, sous réserve d’une évolution favorable des indicateurs économiques, notamment sur le front des salaires.