L’emploi au Royaume-Uni reste dynamique mais a commencé à décélérer au deuxième trimestre, montrent les statistiques officielles publiées mardi, les entreprises freinant les recrutements et les salaires hors inflation piquant du nez.
Le taux de chômage est certes resté stable à 3,8% sur avril-juin, non loin de son plus bas niveau en un demi-siècle, en dépit des craintes de récession, encore relayées au début du mois par la Banque d’Angleterre (BoE).
Mais le nombre de personnes disposant d’un emploi n’a augmenté que de 160.000 par rapport au trimestre précédent, un chiffre nettement inférieur aux attentes puisque les économistes interrogés par Reuters tablaient sur 256.000.
Le nombre de chômeurs a quant à lui légèrement augmenté avec le retour sur le marché de l’emploi de milliers en personnes en quête d’un poste.
Le nombre de postes à pourvoir, à 1,274 million, reste proche de son plus haut niveau historique mais il a diminué pour la première fois depuis la mi-2020.
« Même si les recrutements ralentissent, nous nous attendons à ce que le taux de chômage reste relativement stable jusqu’à la fin de l’année » en raison du manque persistant de main-d’oeuvre, a commenté Jake Finney, économiste de PwC.
La Banque d’Angleterre estime que le taux de chômage ne commencera à remonter qu’à la mi-2023, pour atteindre 6,3% d’ici trois ans.
Les statistiques publiées mardi montrent aussi une hausse de 4,7% des salaires hors primes au deuxième trimestre par rapport à la période correspondante de l’an dernier. Mais une fois ajustée de l’augmentation des prix à la consommation, les rémunérations accusent une baisse de 4,1%, du jamais vu depuis le début du suivi de cet indicateur en 2001.
« L’ampleur de la dégradation des salaires est même encore plus marquée que ne le suggèrent les chiffres officiels car la hausse estimée des salaires reste artificiellement dopée par les effets du mécanisme d’indemnisation du chômage partiel en vigueur l’an dernier », note Nye Cominetti, économiste senior du cercle de réflexion Resolution Foundation.
Les chiffres mensuels des prix à la consommation seront publiés mercredi et le consensus Reuters les attend en hausse de 9,8% sur un an. La BoE s’attend à ce que l’inflation atteigne 13,3% en octobre, au plus haut depuis 1980.